Je vais passer rapidement sur la maladresse des dessins et
la place excessive donnée à la personne de Nicolas Hulot, entrant en
contradiction avec des démarches qui devraient échapper au vedettariat pour
mieux impliquer les citoyens dans la préservation de notre planète.
Mais ce n’est pas le moment d’ergoter : si cet album
édité par Rustica peut convaincre les lecteurs de mettre l’urgence climatique au premier plan,
il se peut que les décideurs en tiennent compte.
L’intention est très pédagogique et l’état des lieux
accablant, rien qu’à prendre deux pages sur les 190 où est opéré un tour de la
planète, avec
- sa lithosphère épuisée par toutes les extractions,
- l’hydrosphère
où il y aura davantage de plastique que de poissons en 2050,
- la pédosphère en
état de dégradation avancée du fait de la déforestation,
- la biosphère où les
populations d’animaux ont chuté des deux tiers,
- l’atmosphère qui se réchauffe
réagissant aux émissions humaines datant de dix ou vingt ans,
- la cryosphère
dont 90% des glaciers pourraient disparaître d’ici la fin du siècle.
Même si quelques témoignages paraissent d’une exemplarité
ingénue, nous avons envie de croire à des initiatives:
« Après avoir
quitté l’école à 16 ans, je perdais mon temps et je dealais pour gagner ma vie.
Grâce à l’école, je suis devenu ouvrier dans l’écoconstruction et j’ai trouvé
une raison de me lever le matin »
Et même les maladresses de l’ancien animateur de TF1 rendent plus accessibles ses alertes plutôt que lorsqu'elles sont énoncées par des êtres si parfaits que leur intransigeance nous refroidit.
« Dans les années
90, j’étais extrêmement optimiste et je pensais qu’on n'allait pas avoir le
folie de laisser courir les choses. Les
progrès en matière d’environnement sont
très localisés, mais concernant les grandes tendances (augmentation des
émissions de gaz à effet de serre, effondrement du vivant, pollution des mers…)
vous avez une dégradation en continu de tous les paramètres. Pourtant on
pourrait préserver les conditions essentielles de notre confort, on pourrait
même vivre beaucoup mieux, si on ramenait l’économie à la satisfaction réelle
de notre bien être. » N. Hulot
En célébrant la beauté du monde, ses leçons passent mieux
que celles des tristes intégristes méprisants leurs semblables, cultivant
la« solastalgie » autre version
écologique du « burn out » alors qu’une fois encore des
paroles venant du fond des temps sont les plus fortes :
« L‘impulsion du seul
appétit est esclavage et l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est
liberté. » JJ Rousseau
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