Une vieille femme encombrée dans un corps opulent propose
thé et omelette dans sa cabane au bord de la route menant à Tamanrasset, au
milieu de nulle part, au centre de l’humanité.
Le titre est parfait avec la numérotation qui rattache au
monde dans un espace pas du tout idéalisé, à mille mille
d’un Saint Ex métaphysique.
Le vent de sable brouille parfois le regard et les
plastiques ont volé jusque là bas.
Dans un encadrement de porte en fer, Malika
face à son chat, offre un plan magnifique - séquence cuistre - dans le style d’Hammershoi,
aux couleurs de Morandi.
Ce film aux fortes allures documentaires d’une heure
quarante prend son temps et les rencontres se succèdent où ne se discerne pas
toujours le vrai du faux : imans, routiers, motards et motarde, habitués,
alors qu’en face se construit une station service.
La fine mouche qui accueille
tout ce monde dévoile petit à petit une personnalité indépendante dans un
environnement où la religion est omniprésente. L'islam apparaît
essentiellement comme l’instrument du renoncement, de l’obéissance et je ne
saurai dire si cette femme arrive à ne pas laisser entamer sa liberté, mot trop absolu, alors que face à des espaces infinis, elle
ne peut s’éloigner de sa pauvre cabane. Elle ne perd pas en tous cas, ni son humour ni
de sa dignité. Je me décolle de cet écran d'ordinateur pendant plus de deux mois, pour aller mieux me repaître de plus grands formats à Cannes, puis de paysages nouveaux, pour alimenter ce blog où je reprendrai les articles en octobre.
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