Face à la démence sénile accusant les traits d’un père
exécrable, la bienveillance de ses enfants en apparaît elle-même, parfois
insupportable.
Nous sommes au cœur de l’opposition Floride/ Middle West, rural /
urbain, républicain / démocrate, macho / homo, père / fils, homme / femme,
millénial / boomer, méchant / gentil… Alors les rares moments de tendresse sont
des joyaux, et quand enfin le fils sort de ses gonds nous sommes soulagés.
Les
invectives incessantes du vieux fumeur ne paraitraient que caricatures si nous
n’avions à chercher la source de tant de haine, ni toute l'indulgence après sevrage de grands écrans.
Le charme du film tient aux
acteurs. Derrière des situations bien campées et des retours vers le passé
intéressants, nous n’avons pas de réponse toute tracée mais des occasions de
réfléchir. La gentillesse du pilote gay marié à un asiatique ayant adopté une
petite latino, ne peut-elle pas être ressentie comme une façon d’humilier le frustre
chasseur ?
S’il est plaisant de
proférer de temps à autre des horreurs, va-t-on devenir aussi affreux?
En cherchant un synonyme à « valétudinaire », je
viens de découvrir un mot délicieux : « égrotant » qui signifie
souffreteux, maladif.
Mortensen, réalisateur pour la première fois, avait
connu acteur des hauts et des bas, mais ce n’était pas lui aux manettes :