jeudi 1 octobre 2020

Femmes des années 40. Musée de La Résistance.

Sous le slogan des années 70 : 
« Il y a plus inconnu que le soldat inconnu : sa femme»,
un panneau en fin de parcours de l’exposition qui se tiendra jusqu’au 4 janvier 2021 pose la question : «  la libération a-t-elle libéré les femmes ? »
Le droit de vote qui ne figurait pas dans le programme du Conseil National de la Résistance leur avait été accordé enfin en avril 44, mais des rappels d’une longue marche débouchant sur des thématiques actuelles sont nécessaires :
création du premier planning familial à Grenoble en 1961
alors que la contraception n’a été reconnue qu’en 1967
juste après qu’elles n’aient plus besoin du consentement du mari pour ouvrir un compte en banque (1965).
« La pression nataliste était à son paroxysme durant les années d’après guerre. »
Et il est nécessaire de se rappeler Olympe de Gouges 
« La femme a le droit de monter à l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune»
pour que celles qui sont mortes dans les camps ou qui ont résisté aient droit de cité dans nos mémoires.
Les femmes ont toute leur place dans la collection permanente très bien présentée du musée de la rue Hébert à Grenoble, bien au-delà des tentatives orthographiques récentes qui compliquent les accords, alors que l’engagement vers une égalité homme/femme est toujours nécessaire.
Marie Reynoard n’est pas que le nom d’une école pour parodier une accroche publicitaire du musée : « Jean Perrot n’est pas qu’une avenue », mais ces hommages qui éveillent nos curiosités sont tout à fait indispensables à l’heure où l’on déboulonne plus facilement qu’on n’honore. Parmi les héroïnes dont la jeunesse se remarque souvent, le récit de la fin atroce de l’ancienne prof au lycée Stendhal, dirigeante du mouvement Combat, désigne les infirmières du camp de Ravensbrück qui l’ont achevée.
Les témoignages ne manquent pas qui n’ont pas forcément valu une médaille, mais c’est tout l’intérêt de cette mise en valeur des actes du quotidien pour assurer les repas, l’habillement et les soins qui leur étaient habituellement dévolus.
Vêtements, tracts, affiches, cartes de rationnement mais aussi de grossesse, tampons pour faux papiers, constituent des supports émouvants. Les « queutières » faisaient la queue pour les autres. 
Ne sont pas oubliées celles qui firent de « la collaboration horizontale » (100 000 enfants nés de la guerre) pas forcément aussi coupables que celle qui s'était infiltrée dans le maquis du Vercors et travaillait pour les nazis, mais elles avaient déchaîné quelques tondeurs ou frappeurs qui n’avaient pas compris les mots d’Yves Farge commissaire de la République:  
« gardons nous des jugements prématurés et des égarements de la passion. » (26 août 44)

 

1 commentaire:

  1. Avec le temps presqu'infini dont je dispose pour réfléchir, je suis venue à me dire que la grande vaincue de la Première Guerre Mondiale fut... l'admiration, la reconnaissance, que les femmes, du moins certaines, pouvaient ressentir envers leurs hommes, que la Grande Guerre avait fait... tout petits, tout petits, misérables, même. De tout temps, le misérable est investi d'un mépris parfois insu, travaillant dans l'ombre, mais travaillant avec acharnement.
    La Grande Guerre avait permis aux femmes restées derrière de se rendre compte qu'elles n'avaient pas besoin d'homme pour vivre... peut-être difficilement, mais vivre quand-même.
    Et ces estropiés de retour, elles étaient souvent contraintes de les... bichonner comme des petits enfants avec des terreurs nocturnes. Autant on prend son mal en patience en s'occupant des terreurs nocturnes d'un petit, autant il est... difficile d'avoir de la compassion pour les terreurs nocturnes de celui qui avait été ? avant la guerre, un être digne.. d'admiration pour sa.. force ? et compétence.Celui qui est devenu celui sur qui on ne peut plus compter.
    Donc, la Grande Guerre a donné à la catégorie "femme" le sentiment qu'elle pouvait bien se passer d'homme, et s'en tirer.
    Cette nouvelle assurance (si cher payée, tout de même, si cher payée) est un grand moteur des mouvements de "libération", d'"émancipation" modernes, qui fondamentalement, s'appuient sur une terrible déception et désillusion.
    Cela me permet de faire ce constat auquel je tiens : ce qui fait de mal à nos hommes, fait du mal à nous, leurs femmes. Ce qui nuit à l'un, nuit à l'autre. Il faut deux boeufs pour tirer la charrette pour FAIRE LE TRAVAIL de préparer la génération suivante et lui donner, dans le meilleur des cas, une semblance de nid.

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