Il fallait que les gardiens de ce phare, au large de l’île
de Sein, soient des êtres exceptionnels pour vivre dans cet « enfer des
enfers ».
Leur histoire où se mêlent les légendes bretonnes et des vies cassées est parfaitement racontée avec des aquarelles d’océan dont le fracas
persiste une fois l’album de 91 pages refermé, semblant prêt à ruisseler à
nouveau.
Nous aurons vu l’Ankou serviteur de la mort, la ville d’Ys,
les fortunes de mer et le travail pendant 15 ans des hommes pour construire ce
fût de 29 mètres
au dessus des flots meurtriers.
A un moment un ingénieur vient présenter le projet, des habitantes
de l’île réagissent :
« - Et s’il n’y a
plus de naufrages, de quoi vivrons nous ?
- C’est le seigneur
qui a fait la chaussée sauvage et dangereuse.
On ne peut pas aller contre sa
volonté ! »
Les évocations fantastiques donnent de l’épaisseur à une
réalité aux draps rêches, aux odeurs de mazout.
La conscience professionnelle des gardiens pour entretenir
le feu nous parait bien lointaine maintenant que le phare est automatisé
depuis1990, après 109 ans de service.
Lepage, déjà vu ici,
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