Malgré le charme de ses mélancoliques mélodies funky,
l’auteur de « Super nana » apparaissait essentiellement sur les
photos de groupe dans les albums jaunis de ma mémoire
et il a fallu qu’il mentionne une rivière des Hautes Alpes
affluent du Buëch que nous longeons souvent pour que j’aille dégoter son dernier CD.
Dans cet album où les nuages rejoignent l’océan, avec un slam il évoque « La Méouge » et autour
d’un feu, dans la fumée, se demande :
« Mais pourquoi
voulez-vous saisir
l’insaisissable ».
Il aimerait « Traverser la mer à la nage » :
« Sauter à
cloche-pied d’étoile en étoile »
Et demande à l’ « Océan » :
« Prends-moi
comme tu as pris mon père »
Nous sommes bien sur « La planète bleue » :
« Il faut faire
honneur à ce que nous sommes
Et ce qui fait l’Homme
c’est la main tendue
Et les bras qui
s’ouvrent pour mieux accueillir
L’étranger qui passe
et l’enfant perdu. »
Le poète éco-responsable, comme tout un chacun, se rappelle
de son âge (72 ans):
« On était bien tous les deux »et sa voix aux
vibrations caractéristiques chevrote un peu sur « La photo effacée » des
bonheurs d’écriture :
« Trouver
l’échelle pour se hisser au grenierPour ne plus voir le temps passer »
Mais difficile de prendre des paris à l’abord de « La
maison de retraite » :
« On ira jamais
On dormira dehors, on r’gardera les étoiles
On vivra libres et dignes »
Mais il repart sur les routes, «groove», fait danser «
Baby c’est la crise » :
« Tout le monde
veut sa place au soleil
Et les heures exquises
Avant d’avoir la carte
vermeil »
« Le bonheur frappe à la porte » :« Allez-y »
Et dans les « Nuits tropicales »
« Danse Merengue
Charanga jouez
Habanera
Reggae
Merengue
Mambo
Cha-cha-cha
Bolero
Rumba
Cha-cha-cha »
La mélopée lancinante de « Sombre est la nuit »
nous restera :
« Sombre est la
nuit comme dit la complainte
Celle de Mackie et c'est une étreinte
Sombre est la nuit une ombre qui passe
Froide est la pluie d'une mémoire ancienne
Sauvée de l'oubli on devine à peine
Perdue dans la nuit cette ombre qui passe »
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