Parfois la justesse d’un titre épuise le talent des auteurs.
Avec ce duo d’écrivains, les mots en devanture disent bien la richesse et les
mystères des 537 pages qui suivent.
Venise et Sienne avaient été le lieu essentiel d’autres
prouesses littéraires quoique policières
http://blog-de-guy.blogspot.com/2019/05/lamant-sans-domicile-fixe-fruttero.html
.
Cette fois c’est la ville de Turin qui est explorée, pas
celle des cartes postales :
«Une laideur mise au point par un
perfectionniste qui n’avait oublié ni l’acacia solitaire et mourant, ni la
boite de sardines rouillée dans les orties du sentier. »
Quelques personnages de la « haute » sont révélés
avec finesse et originalité, lors d’une intrigue policière qui prend son temps.
Avec ce roman nous remontons à 1972 et leur premier best
seller qui avait inspiré un film de Luigi
Comencini, avec Mastroianni.
Sur une trame futée, l’écriture luxuriante est attentive:
« Ce mardi de
juin où il fut assassiné, l’architecte Lamberto Garrone regarda plus d’une fois
l’heure. »
Le premier à disparaître d’un coup de phallus en pierre
avait :
« … les défauts
et les qualités d’une Turin en voie de décomposition accélérée : la
parcimonie mais gangrénée jusqu’à la gueuserie ; la réserve mais dégradée
en louche sournoiserie ; le conformisme, mais atteint de fermentations
modernistes ; la « vieille école », mais mangée par les vers de
coquetteries et de vices ignobles »
Il n’y a pas que les professionnels de l’enquête à vouloir
connaître les coupables, approcher la vérité comme la voyait Oscar Wilde :
« A la seule mention de
ce nom décadent, efféminé et démodé, en plus, Anna Carla se retourna comme si
elle avait entendu un serpent à sonnettes dans les cactus. « Si tu t’entêtes
à dire la vérité, cita Massimo, tu finiras tôt ou tard par te trahir. »
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