Il est commun de dire que la crise actuelle a exacerbé les
caractères d’antan. Ainsi je n’ai pas arrangé mon penchant pour l’incertitude.
Me hérissent plus que jamais les péremptoires et les si sûrs d’eux.
Je prends ainsi quelques précautions pour enrober mon
changement de pied en matière de choix de vote aux élections municipales à
Saint Egrève.
Je vais au second tour choisir « Ensemble »
marquant une distanciation sociale avec « Proximité ». Mes
circonvolutions politiques me ramèneront du côté du manche (des effets de
manche ?) participant à une vague écologiste tellement annoncée. Je me rends aux arguments de mon camarade Eric A. , mettant ainsi un terme à mon
conflit de loyauté amicale.
J’avais participé jadis à une liste où le terme « ensemble »
figurait également et bien que sa multiplication ait affadi son sens, il
annonce une intention de diversité aux ambitions consensuelles, préférable à
une contiguïté condescendante exprimée par le mot « proximité ».
En exerçant leur responsabilité, les soucieux de la planète
et du social pourraient mettre fin à une absence de propositions mise en
évidence par des années d’opposition. Ils seront en cohérence avec la majorité
de la Métro, seront-ils en mesure de contrarier la propension du maire de
Grenoble à désigner toujours les « autres », l’état, comme cause de
tous les problèmes, en particulier en matière de sécurité? Les ambitions de
Piolle pour accéder, parait-il, à la tête de La France seront davantage déterminantes.
En exposant les fluctuations de mes préférences, je reste
dans l’air du temps, où certains verraient trahison et opportunisme, je préfère me considérer comme un fidèle du « en
même temps ».
Les fils La Rigueur ont ouvert l’open bar ; Buzyn et
autre Ndiaye ont écorné pour l’une le sens de l’état et pour l’autre a déçu
le plaisir de voir émerger de nouvelles personnalités dont on aurait pu
attendre des paroles plus pertinentes. Je reste fier de mon pays pour son
action internationale et de son chef pour son intelligence, son courage, son
goût de la disruption… et puis il est tellement attaqué.
Sur le plan local, le logement pourtant plus déterminant en
matière sociale et écologique que toutes les mesures réparatrices, ne me semble
la priorité de quiconque. L’ancienne majorité sortante, dont l'allant pour construire s'en est allé, n’est pas contredite par ceux qui visent à la remplacer, masquant tous leur irrésolution sous le terme de
démocratie directe. RIP pour le RIC à toutes les sauces lorsqu'il paralyse la démocratie directe et garantit l’immobilisme.
Si des progrès spectaculaires en matière de déplacements en
vélocipèdes sont une preuve de détermination des amateurs de produits locaux,
les moyens mis en œuvre concernant le réchauffement de la planète seront-ils
fatalement plus rhétoriques qu’efficients ?
Une pastille verte de plus sur la carte de France témoignera
de nos préoccupations globales.
Le regard amusé que je porterai au moment de l’inauguration
de la piscine ne sera qu’anecdotique, l’ironie de l’histoire n’apparaitra sans
doute pas à une opinion qui aura oublié qui étaient les opposants monomaniaques à son creusement.
J’avais souri également lorsque j’avais vu que pour crédibiliser leur tête de
liste, un tract de campagne faisait valoir son passé d’employé de banque alors
que cette profession à un autre niveau était semble-t-il une tare indélébile aux yeux des
héritiers de l’abolition du salariat. Nous voilà sauvés sur ce plan d’un excès
de pureté qui pourrait ressurgir dans l’euphorie d’une victoire qui ne manquera pas de redonner des couleurs et quelque verve à tous les
donneurs de leçons.
En matière scolaire, j’ai confiance aux gens du métier qui
ne manqueront pas d’être préoccupés par un phénomène révélé par la crise : le
décrochage d’élèves dès le CP ! Mais leur champ d'action est limité.
Même si une présentation sur Facebook par une militante de
la liste de Laurent Amadieu en "gentils" face aux "méchants" ne me convient guère,
espérons que ce type de réflexe où le concurrent sert en priorité à sa propre définition
sera le dernier soubresaut d’une culture d’opposant et fera place à des
réalisations, des propositions probantes au-delà du manichéisme et des plans
com’.
« Notre maison
brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient
plus à se reconstituer et nous refusons de l'admettre. L'humanité souffre. Elle
souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents.
La terre et l'humanité sont en péril et nous en sommes tous
responsables. » Jacques Chirac 2002
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