La mondialisation, dont nous voudrions nous éloigner, nous
renseigne sur leur faculté à surmonter une crise majeure qui nous oblige à leur
égard, nous rapproche.
Dans la recension des paradoxes, il n’est pas hors sujet de se
souvenir que l’universalisme masque du colonialisme a permis la
fin de l’esclavage. Hồ Chí Minh, avait fait ses études en France. L’internationalisation avait permis à l’échelle mondiale de diminuer la
pauvreté, et va ruiner nos économies.
Global et local sont au bal et échangent des baisers humides.
Bien des valeurs se rééchelonnent et se renverse l’idée des
privilèges territoriaux : il fait meilleur à la campagne qu’à la ville.
Il y a peu, le gouvernement se réjouissait de la reprise du
trafic des trains et du métro, ces jours il s’applique à mettre en place leur
raréfaction.
Les éternels rêveurs
de grève générale, « tous ensemble », se retrouvent avec un pays à
l’arrêt, chacun chez soi. Les mots se manipulent aussi avec des pincettes, si
« rêve général » pouvait encore se jouer sur les plateaux de théâtre, de
substituer un « C » au « G » de grève je ne l’ose, surtout accolé à général, tant nous sommes
près de la mort et peu prêt.
Virus sans frontière : c’était affaire de Wuhan,
maintenant de Mulhouse. Il fait si beau, les gosses jouent au ping-pong, le
printemps est insolent (bis).
Mes bibelots, dont je viens de « faire la poussière »
seront à qui les veut parmi mes héritiers. Pour avoir essayé dans mes
recherches pédagogiques à poursuivre la notion de non-directivité : mon
dernier acte estampillé « libertaire » évitera de charger tel masque
baoulé d’une poussière paternelle et me dispensera de tout testament dont
l’éventualité vient de me revenir à l’esprit. Pourtant parmi les conseils
fournis au temps du confinement, rien n’a été dit à ce sujet entre un gag
vidéo et une prophétie à postériori, c’est que la méditation pendant le ménage
permet de mettre de l’ordre dans ses affaires.
Les français, dont je suis un spécimen dans le genre
intermittent des leçons à donner, tiennent à leur étiquette de rétifs aux
ordres, mais en demandent par ailleurs, des ordres. Ils chérissent la liberté
mais appellent des directives.
Ils aiment débattre, réclament des décisions rapides et
lorsqu’elles adviennent regimbent.
Il faut croire qu’ils aiment les chefs pour pouvoir leur
couper le chef.
Nos machines nous consolent dans le même temps qu’elles nous
ont tant isolés.
A présent, elles maintiennent ou favorisent le lien social.
Vecteur de la tragédie que nous vivons, elles supportent nos romans, nos
passions, nos inventions, et au royaume des fake-news, ces tablettes magiques
que nous effleurons peuvent être au fond outil de vérité.
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Le dessin est de Pierre Kroll dans "Le Soir" de Bruxelles, mais je n'ai pu charger une version plus complète.
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Le dessin est de Pierre Kroll dans "Le Soir" de Bruxelles, mais je n'ai pu charger une version plus complète.
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