Quelle comédienne, seule en scène, s’écorchant, nous tenant
en haleine, nous dépouillant !
Je croyais voir un spectacle de danse dans la salle de L'Odyssée à Eybens puisque dans le
catalogue de la MC 2 , il était question de corps, en réalité il y a très peu de
mouvements, sinon avec la fermeture éclair d’une combinaison de vol. Pourtant,
c’est vrai que le corps est mis en jeu jusqu’aux jointures des mains qui
blanchissent sous l’intensité.
Quand j’ai relu le pitch : histoire d’une pilote
d’avion puis de drone au moment de la guerre en Irak, je me suis demandé si je
ne m’étais pas fourvoyé n’étant pas particulièrement porté à me mettre dans une
peau sous uniforme US.
Pas du tout, au-delà de la réflexion sur la guerre, il est
question de notre culpabilité, de nos vies devant les écrans. De surcroit, je ne suis pas
amateur de fiction mettant en jeu des mutants mais nous sommes devenus malgré
nos esprits forts, des esclaves du virtuel, des aveugles face à nos pertes d’humanité.
Il faut bien passer par des situations extrêmes où des écrans jaillit la mort
pour nous faire décoller un peu de devant nos windows réfrigérés.
Elle aime son mari et sa fille, après une période baignée
dans le bleu, elle a atterri à la « rocking chair force », et voit le
monde en gris dans la position intenable de Dieu. Elle-même vit sous l’œil des
caméras de surveillance comme son mari dans son job de croupier.
Où
sommes-nous, nous ? Au théâtre, dans le
désert autour de Las Vegas et dans le désert du pays des premières écritures, à
regarder une comédienne forte et face à nous même avec comme rachat, le plaisir
d’une découverte et celui de comprendre
un propos, intensément
Esclaves du virtuel, ou esclaves de notre confort, et besoin de sécurité ?
RépondreSupprimerIl m'arrive de me demander ce qu'aurait été notre monde actuel si après la guerre de 39-45, on avait donné le nom de "Solidarité sociale" à l'institution à laquelle nous avons donné le nom... "Sécurité sociale".
Il se pourrait que nous vivrions dans un autre monde, là...