mercredi 4 avril 2018
Marche ou rêve. Laurel Elric.
Le titre reprenant le bel intitulé de l’émission culte de Claude Villers où intervenait Nicolas Hulot laissait présager une certaine poésie soulignée en couverture par un jeune garçon aux cheveux longs assis en haut d’un arbre. Les dessins sont précis, les couleurs suaves conviennent bien à une Bretagne rêvée, mais ce récit du passage de l’adolescence vers un âge adulte est inabouti et superficiel.
J’avais emprunté l’album au rayon BD adulte alors qu’il aurait du figurer à l’étage « jeunesse » tant la thématique peut les concerner et la naïveté les rassurer sans qu’une once de subtilité n’apparaisse. Nous restons dans le ton initial monocorde et gentillet alors que le charmant garçon ayant connu une panne sexuelle va une semaine chez sa grand-mère où une série de révélations, d’évènements vont lui couler dessus comme crachin sur les plumes d’un cormoran. Il pleut en Bretagne et les grands-mères se plaignent que les petits ne viennent pas assez souvent les voir. Les clichés s’égouttent, bien que ne soient pas ménagées les péripéties : père violent, demi frère suicidaire, filles qui tombent comme mouches ... l’indifférence est de mise. Les personnages inexpressifs reflètent après tout une époque à la fois désinvolte et agitée. Les animaux bénéficient d’une tendresse dont les humains sont plus chiches entre eux. Nous restons froids en face de ses êtres insensibles, traités tellement pudiquement qu’ils sont sans profondeur.
Pourquoi vouloir que la jeunesse croule sous la guimauve ? Qu'a-t-elle fait pour mériter ça ?
RépondreSupprimerJe ne suis pas impressionnée par le statut de l'âge "adulte" vers lequel on est censé "passé" depuis quelque temps. Je ne vois pas en quoi les adultes sont si "adultes" que ça, à moins de considérer qu'être adulte, c'est simplement gagner des ronds par le travail..tout en estimant qu'on n'est dupe de rien, ni de personne.
Affligeant comme idéal, tout de même.
Même comme cynisme, c'est ras les pâquerettes...
On devrait pouvoir faire mieux, avec un peu d'effort.
Je note "La Délicatesse".