En 1438, sous le règne du pape Eugène IV, les Portugais furent
autorisés à évangéliser vers l’Est et les Espagnols à l’Ouest du monde dont le Vatican est le centre.
La conférencière, devant les amis du musée de Grenoble, va
nous dépeindre quelques histoires entre l’Extrême Orient et l’Occident du XVI° au
XX° siècle.
C’est l’époque, où au-delà du cap de Bonne Espérance, des
navires, croix à la proue, établissent des comptoirs à Gao en Inde et Macao en
Chine.
Si Marco Polo avait écrit à propos du Japon, il n’en avait
rien vu :
« Ils ont de l’or en grandissime abondance, parce
que l’or se trouve ici outre mesure. »
C’était en 1298 dans « Le livre des merveilles ».
Des naufragés portugais sont les premiers occidentaux à échouer
sur les côtes de l’empire, ombrageux, du soleil levant. En 1543, les sujets de
Philippe 1°, fils de Charles Quint, reviennent avec des navires impressionnants
parmi les barques des pêcheurs.
Les équilibres d’une société nippone féodale vont être bouleversés
par l’introduction des armes à feu ; des forteresses, des citadelles, des châteaux
apparaissent parmi les constructions légères adaptées aux tremblements de
terre.
Les jésuites sont
heureusement accueillis par les populations et Oda Nobunaga leur chef qui
chercha à unir des régions rivales. Les communications qu’il développa
servirent au déplacement de ses armées et au commerce.
Mais les espagnols
vont semer le désordre et après un siècle d’implantation de la religion
chrétienne, en particulier autour de Nagasaki, les missionnaires sont expulsés
et des chrétiens crucifiés. 25 000 personnes sont exécutées après une insurrection
paysanne.
Les commerçants hollandais avaient aidé à la répression ;
Dejima, une île artificielle leur est accordée par où « ont filtré
quelques connaissances occidentales ».
Il y a bien un samouraï, Hasekura Tsunenaga, qui entreprend un tour du monde avec l’intention de rencontrer le
pape, mais lorsqu’il revient, le pays s’est replié sur lui-même.
Le voyage avec escale depuis l’Europe durait deux ans et demi.
De Mazarin qui avait acquis un coffre somptueux jusqu’aux
laques de Marie Antoinette, les collectionneurs apprécient l’art de Cipango
comme est désigné le Japon en mandarin et par José Maria de Heredia.
« Ils allaient
conquérir le fabuleux métal
Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines »
Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines »
A la fin du second empire, après la maladie des vers à soie
en Cévennes, des lyonnais prolongent la route du fil précieux de Chine jusqu’à
l’archipel où ils s’approvisionnent et partagent leur savoir-faire.
Au XIX° siècle, le commodore américain Perry laissera son
nom à l’expédition qu’il mena pour
forcer l’isolationnisme japonais en revenant plus tôt que prévu avec de noirs bateaux
pour obtenir la réponse du shogun (gouverneur militaire). Les traités signés
alors sont très favorables aux étrangers.
Mais l’empereur, le gardien des traditions, va instaurer une
nouvelle ère, celle des « lumières » : la féodalité est abolie,
les samouraïs incorporés dans l’armée, le shintoïsme devient religion d’état.
Pendant l’ère Meiji de 1867 à 1912, la modernisation
politique, économique, éducative, scientifique, sociale, militaire est
spectaculaire, qui allie « l'éthique
orientale et la science occidentale».
Le Japon n’a pas été colonisé, il devient
même un empire colonisateur puissant qui affronte la Chine, la Russie, la
Corée, les Etats-Unis.
Roosevelt avait été admiratif de la vaillance
japonaise lors de la bataille de Port Arthur contre les russes en 1904.
Le massacre de Nankin (Chine) où disparurent
200 000 civils et militaires désarmées où eurent lieu 20 000
viols en 1937 est encore un sujet très sensible entre Chinois et Japonais.
En décembre 41, les EU entrent dans le
deuxième conflit mondial après avoir été surpris à Pearl Harbour.
Les Jeux olympiques de 1964 et l’exposition
universelle d’Osaka en 1970 ne font pas oublier les 100 000 victimes d’Hiroshima,
mais marquent l’accession de « la Prusse de l’Asie » au rang de troisième
puissance mondiale.
Si Mishima, l’écrivain qui s’est suicidé en 1970,
avait refusé l’esprit et la lettre de la capitulation de1946 et le pacifisme
qui s’en suivit, Camus fut bien seul le 8 août 45 à conclure son édito dans le
journal « Combat ».
« Devant les
perspectives terrifiantes qui s'ouvrent à l'humanité, nous apercevons encore
mieux que la paix est le seul combat qui vaille d'être mené. Ce n'est plus une
prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements,
l'ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison. »
Les toriis, portiques à l’entrée des
sanctuaires, matérialisent le passage du matériel au spirituel.
Très intéressant. A mon tour de retrouver un peu de mes vacances passées!
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