Défiguré lors de la guerre en Tchétchénie, Kostia, un jeune
tankiste n’est plus bon qu’à faire peur au fils de la voisine pour qu’il
s’endorme enfin. Histoires d’explosés.
Il boit, sans atténuer sa soif, dessine pour son demi-frère
et à sa demi-sœur qu’il va retrouver chez son père, un absent de la vie comme
tant d’autres aperçus dans ces 129 pages.
Mais cette aptitude à dessiner n’apaise pas son mal de vivre
qui se dévoile d’autant plus que les trémolos sont absents: il laisse les
feuilles éparpillées. Ses frères d’armes qu’il suit dans un périple incertain apparaissent
aussi comme des fantômes malades.
Le jeune homme semble le seul « voyant » dans ce
pays farouche bien que ses paupières aient été brûlées.
Son apprentissage de sensations nouvelles se superpose à ses
souvenirs d’une enfance ravagée et ceux d’une guerre absurde.
L’écriture est honnête, rude pour une réalité
impitoyable :
« Il m’a dit de
ne pas abandonner le dessin. Sinon, il reviendrait m’arracher la tête. Ou plus
exactement- la caboche- c’est le mot qu’il a employé. »
Je ne sais si la traduction est juste mais je retiendrais
cette orthographe :
« auxrevoir »
Une seule lueur survient à la toute dernière page :
L’enfant lui dit :
« - Je sais bien.- Mais qu'est-ce que tu sais ?
- Que tu n'es pas méchant. C'est juste ta figure qui est comme ça. »
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