Qu’avons-nous manqué pour risquer au second tour le choix
entre une escroque cynique et un escroc
sardonique pour se disputer la représentation de la France ? De la France
« Terre des Lumières » !
Que peut dire le monde qui avait souvent des étoiles dans le
regard quand il se tournait vers chez
nous ?
C’était donc une fable, ces lampions : les chandelles
sont mouchées, les batteries à plat, et au bout de quelques voltes, serions-nous
retournés au désert culturel propice aux mirages théologiques ?
Faudrait-il revenir au langage colonisateur concernant
l’universalisme de nos valeurs finalement plus tellement éclairantes pour
justifier la reprise de l’alphabétisation de nos pairs et fils qui n’ont plus
le goût des livres ? Quant à écrire !
En envisageant l’échelle mondiale, les responsabilités se
diluent, le regard se brouille. Et face aux renvois systématiques vers les autres
fauteurs de nos difficultés, une culpabilité assumée ne peut être que factice
et stérile.
Alors poursuivre la pêche aux paradoxes.
De Gaulle est invoqué à la mesure de son éloignement :
« La France libérée par elle-même ». La formule eut la puissance d’un
mythe. Dans le prolongement des mensonges du roman national, la configuration
électorale annoncée en mai 2017, ne serait que la confirmation d’une farce.
Je lisais récemment que l’ENA a remplacé l’ENS (école
normale supérieure). Au delà de ces hauts lieux, peut se regretter l’effacement
de la littérature.
Je m’autorise à faire reluire le vernis de quelques heures
de philo quand la disparition du terme « humanités » était encore
récente, pour me sentir concerné par cet effacement des belles lettres.
Descartes fit la distinction entre croyance et raison, alors
que nous sommes encore bien confus sur ce coup. Ados persistants ayant fait des
petits, nous en sommes encore à discuter à propos du vote « utile ».
Il faut revenir à la racine des mots dévoyés de plus en plus
par les émois du moi :
il s’agit d’un vote pour désigner le président de la République, pas d’une reprise de maquillage d’un
coup de rose aux joues face au miroir ravi de se voir si « belle et
rebelle ».
Ceux qui sont tentés par la blanche voix ou l’abstention aux blanches mains perpétuent
une position aristocratique, en ne se mêlant pas à la foule.
La distinction entre vote de conviction et vote de raison n’est
pas de mise :
les jardins où coulent le miel et le lait sont d’un autre
monde, Valhalla et autre pays de
Cocagne,
si notre terre là ne saigne pas trop, n’étouffe pas trop, ce
sera déjà bien.
Prince des abscons, j’aime la formule du pas très à gauche
non plus, Winston Churchill :
« D'une grande
complexité, une grande simplicité émerge »
…………..
Le dessin est du « Canard enchaîné » de cette
semaine.
Tu sais, Guy, dans le lot de ces paradoxes, il y a le fait que le poisson ne voit pas, et ne peut pas voir LE BANC dans lequel il se déplace.
RépondreSupprimerCombien de personnes est-ce que je rencontre qui... réduisent la question de Dieu (et toutes les autres questions, pendant qu'on y est...) à leur petit positionnement INDIVIDUEL, comme si... LE BANC, le grand méchant banc, ne comptait que pour des prunes ?
Pour le vote, c'est peut-être adolescent, mais j'en ai marre de voter utile, et ceci, depuis très longtemps, et dans deux pays. Ça finit par saper le moral. Et ce n'est pas le fait de me dire que je serais... "adulte" qui va me motiver ce coup-ci.
L'Homme ne vit pas que de Raison, pas plus qu'il ne vit que du pain, et pas plus qu'il ne vit QUE de tout et n'importe quoi, y compris.. d'Amour ou de Bonheur. C'est le.. QUE qui est en faute, là.
Le totalitarisme du Bonheur est mou, et "bienveillant", mais, c'est du totalitarisme quand même.
UN monde où nous sommes TOUS des domestiques domestiqués, à non voglio piu servir, voilà où notre Très Grande Inconséquence nous mène.
Fin de sermon pour ce matin. ;-)