Le titre de cette rencontre d’une trentaine d’artistes à
l’ancien musée de la place Verdun est quelque peu usurpé. Au moment où se tient
à Lyon la 13° biennale d’art contemporain, cette initiative dans la capitale de
la noix (verte) fait un peu copieur pâle. A l’image d’une politique culturelle
aléatoire, voire pathétique quand on considère quelques prestations de l’adjointe à
la culture.
L’exposition brève avait pourtant de la tenue et ne comportait pas d’œuvre
consternante comme peuvent en produire quelques artistes du ready made tout
autant contemporains des contemporains de leur époque, mais participant à un courant éclectique souvent électrisant.
Hanna Chroboczek en était une organisatrice et ses personnages
aux airs pas si sereins qu’au premier abord nous ont accrochés.
Un certain
parfum de contes à la mode russe flottait d’ailleurs dans la galerie aux
boiseries III° république avec Tatiana Samoïlova et Barbara Gebarzewski.
Nental et ses collages sous plexiglas, nous a sauté aux yeux et
tapé aux émotions.
Nous étions là à l’invitation d’un des régionaux de l’étape,
Joël Bressand, dont nous aimons les compositions élémentaires avec des matériaux
de récupération. Les yeux rouges de son loup en capsule de bière sont bien
aussi éloquents que ceux qui ont exploité avec une emphase un peu convenue le thème de la douleur autour du sujet imposé : le petit
chaperon rouge.
Des émules de Basquiat, Rodko, des expressionnistes
allemands, se sont retrouvés pendant quatre jours avec de bons dessinateurs genre
BD parmi quelques figurines en papier mâché qui donnaient des allures artisanales
aux présentations. Des calligraphies m’ont séduit, ainsi que Jean Kiboi dont la
diversité des matériaux et ses trouvailles l’inscrivent dans la lignée des
artistes « singuliers ».
Cette appellation plus modeste aurait mieux convenu à mon
avis à cette première sous des coupoles poétiques qu’il serait dommage de
laisser se détériorer.
Le beau magazine « Beaux quartiers », dont le
titre est malheureusement déplorable,
assurait un agréable livret d’accompagnement délivré de tout blabla suranné
propre aux modernes contemporains.
Pas de quartier ! Vive les bas quartiers !
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