vendredi 4 décembre 2015

Guère.

Cette semaine je ne vais pas recueillir sur mon clavier les rumeurs d’un Paris « ensangloté »,
ni  celles d’un « sommet climat », depuis le ravin où nous avons versé.
Nous avons vu bavarder Obama in Paris, que nous avions tant aimé, et Hollande qui  nous avait épargné le pire en son temps. Nous ne les croyons plus guère.
« Guère » : la formulation est prudente, parce que nous sommes au cœur du problème majeur de la crédibilité des politiques qui nous mettent le rouge au front. Guerre.
Je ne m’avance pas plus loin  dans la compilation de quelques bons mots sur des enjeux si grands, alors que les passivités inciviques quotidiennes rejoignent le manque de courage de ceux que nous avons mérité aux manettes.
Comment ne pas refroidir les électeurs quand il s’agit de réchauffement climatique ?
Alors je reviens à cette école dont on attend tout et qu’on n’entend plus.
Pour avoir évoqué imprudemment dans quelque conversation le terme « conseiller pédagogique », me fut rappelé que je venais d’un autre temps.
Aujourd’hui la hiérarchie ne cache plus ses prérogatives de donneurs d’ordre : 
« Fonctionnaires, vous êtes là pour obéir ! ».
Si bien des contempteurs de la fonction publique peuvent se réjouir de ce gage formel d’efficacité, les pédagogues regretteront le temps de la responsabilisation. Ceux qui étaient sur le terrain étaient respectés.
La « rebélitude » est une valeur distrayante pour les animateurs radiophoniques, Pigasse et autres conseillers ministériels en « milieu  aquatique profond standardisé ». Mais les profs en formation sont rappelés à l’ordre, s’ils s’inspirent  quelque peu d’élèves rétifs tant protégés qui mettent en l’air leurs classes de trente. Ces mal élevés bénéficient de toutes les attentions que n’auront pas les timides, les gringalets. Ils dictent leurs principes au groupe sans avoir besoin d’être explicites. L’esbroufe suffit pour asseoir le pouvoir des plus grandes gueules. Il faut favoriser l’oral.  La vérité des cours de récréation déborde dans les cours à l’instar de tous les arrogants des plateaux télévisés jusqu’aux tout puissants à kalachnikovs.
Bien malveillant serait celui qui s’oppose à cette loi du plus fort, plus attentatoire aux libertés de chaque adolescent que la parole d’adultes sommés de s’écraser et qui d’ailleurs n’émettent plus guère.
Les médias se sont-ils fait l’écho de réticences des profs envers les EPI « enseignements pratiques interdisciplinaires »  au collège ?  D’ailleurs les évaluations sur le dispositif équivalent au lycée installé par Luc Chatel n’ont pas été divulguées.
Les cycles inscrits sur le papier depuis Jospin mais qui avaient peu de réalité sont réactivés avec la difficulté supplémentaire de regrouper  CM2 et 6°, école et collège.
La concertation, qui a déjà bien du mal à exister autour de domaines interdisciplinaires tels que l’histoire des arts, est invoquée pour donner des idées au ministère.Le mammouth a du mal à masquer le mépris envers les personnels sous la brosse à reluire médiatique : les soutiers ne marchent pas dans la combine, hormis quelques aspirants à plan de carrière loin des élèves.
Quant à la satisfaction concernant une baisse du nombre de décrocheurs il faut savoir que certains jeunes inscrits ne suivent pas une scolarité comme les autres : dispensés de certains cours, ils sont bien gardés et les statistiques impeccables. Leurs camarades apprennent ainsi  à mesurer la distance des mots aux actes en vivant cette diversité de traitement dans les établissements dit d’enseignement qui s’apprêtent à concurrencer les MJC sur le plan de l’animation.
Depuis longtemps leurs professeurs savent bien la distance entre des programmes aux ambitions démesurées, et les résultats sans cesse en progrès à des examens aux notes arrangées. 
Les promis au chômage à bac + 5 sont de plus en plus nombreux.  Et ça passe.
Dans le genre démagogie, Alphonse Allais avait bien vu :
« Il faut demander plus à l’impôt et moins au contribuable »
Tout le monde demande une baisse de la contribution au collectif: à droite tous.
Et portant par atavisme, légitimisme, au pays de Macron et de Belle Kasem, je vais voter Queyranne, par charité.
Ce n’est pas lui qui fait les programmes et Hollande a été à la hauteur après tout ce bataclan. Je ne vais pas quand même laisser une chance au Buissonien Wauquier, directement ou indirectement ! 
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Le dessin en tête est paru dans courrier International, dans Caijing Magazine ( Pékin) et  le dessin ci- dessous dans Le Point.

1 commentaire:

  1. J'ai regardé un peu distraitement les papiers que j'ai reçus dans ma boite aux lettres pour les élections qui approchent.
    Je ne vois pas ce qu'il y a de.... commun entre les problèmes auxquels font face les électeurs de communautés rurales en Auvergne et ceux des citadins de métropole lyonnais ou isérois.
    Cela rime à quoi, ces élections ? Je ne comprend pas ; cela me dépasse.
    Pour le courage, je ne sais plus non plus.
    N'avons-nous pas.. réussi en Occident à rendre la guerre impensable pour le plus grand nombre ? Sans réaliser du tout que le signifiant est quasi immortel, et qu'une fois caduc sur... un champ de bataille, "il" trouverait un nouveau terrain pour se déployer ?
    J'ai dit à ma fille il n'y a pas longtemps : "qui gagne, perd". Cela, nous ne pouvons, ni ne voulons le voir.
    Peut-être, d'ailleurs, est-ce faire preuve de plus de charité envers nous-mêmes de ne pas le voir, d'ailleurs..

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