vendredi 27 novembre 2015

Daech bad COP.

Daech chauffe la planète, la COP 21 fond. Les enjeux colossaux de ce siècle nous emmènent bien loin d’années plus légères. Des fanatiques de la mort veulent hâter l’arrivée de l’apocalypse et nous nous étouffons de CO2.
Après la vague d’émotions parisiennes, nous passons à autre chose, hormis pour ceux qui sont directement touchés.
Sur ces coups là, un brevet d’innocence a été accordé aux attablés du Carillon mais les mégotteurs sur les morts de Charlie ne manquent pas, les mêmes ne veulent surtout pas bouger face aux crimes contre l’humanité.
Wolinski était coupable de quoi ? De liberté ! Et les lycéennes enlevées par Boko Haram ?
Ah oui ! Comme si c’était l’urgence, certains estiment sur les réseaux sociaux, qu’il faut changer les paroles de la Marseillaise, pourtant « ils viennent jusque dans nos bras égorger nos fils nos compagnes ». Quelques amoureux de la diversité ne supportent pas de se commettre avec le tout venant, ne serait ce que le temps d’un hymne à Wembley ou au Métropolitan.
Je me réjouissais d’un humour caractérisé « bien français » qui au cœur de la mitraille jouait avec Jawad le logeur. L’amusement s’éteint vite quand  on entre dans la complexité ; que reste-t-il pour polir le désespoir ?
J’approuve les perquisitions en dehors des heures de bureau mais me désole d’un monde aux regards méfiants. L’homme nouveau qui met son panache dans un verre de bière sera sous pseudo et recouvert d’armures.
Je suis inquiet pour ceux qui sont à l’âge des « Bisounours », devenu un terme péjoratif au rayon adulte. Mais nous les vieux , notre confiance en l’homme en a pris un coup de plus, quant à l’avenir de la planète... La sidération a été prouvée par le vide éditorial post attentat, pas mieux chez l’instit en retrait. J'ai perdu la main, où est ma gauche? Je copie et je colle quelques petits papiers parfois contradictoires :
dans « Libé », :
« On pourrait dire que c’est philosophiquement après la mort de Dieu qu’ont surgi les mascarades d’un Dieu plus méchant et plus impitoyable. Ces événements seraient même un effet de la mort de Dieu, les derniers tremblements d’un Dieu disparu. »
Mais on en tremble pour un moment encore.
« Le terrorisme de Daech n’est pas celui d’Al-Qaeda. Al-Qaeda recrutait par un processus lent, en partant de la théologie et d’une lecture littérale du Coran. Les jeunes recrutés aujourd’hui par Daech ne le lisent pas. La radicalisation et le néofondamentalisme supposent d’avoir au moins accès au texte. La difficulté, c’est qu’aujourd’hui, ces jeunes basculent directement dans le jihad, comme s’ils devenaient musulmans a posteriori. »
Pourquoi basculent-ils ? Pourquoi cette haine à l’égard d’une société bien plus bienveillante, en tous cas, que celle qui les envoie se faire tuer ! Ils ne lisent pas, mais ceux qui les manipulent ne sont pas des buses. « A la fois bourreau et martyr, victime absolue et terreur de ceux qui l’ont méprisé » comme le dit si bien De Villepin dans un article intéressant où il exerce son art de la formule : « répondre par les armes équivaut à éteindre un incendie au lance-flamme ».
La détermination de notre président concernant le domaine militaire se retrouvera-t-elle dans  la conférence sur le climat qui ne nécessite pas moins de réactions urgentes que les menaces guerrières ? 
Dès que les discours dépassent la mesure d’un tweet, les écrans regardent ailleurs.
Les dépités des manifs interdites auraient-ils été plus convaincants avec trompettes et crécelles sur le bitume ? Leurs cris excessifs évoquant la dictature ne prouve pas un grand sens du discernement. Ils font perdre de la crédibilité à des compagnons moins complaisants dans l’usage du mot fascisme.
Les loups sont entrés dans Paris. Et les banlieusards butent aux seuils de pollution.
Peut-on croire encore aux mots en revenant vers 2002 : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » de Chirac et aller vers des réflexions sur le long terme et des actions ?
Le passé n’est pas passé.  Pourtant le Club De Rome des années 70 s’y était pris à l’avance dans l’alerte et en 2008, cité dans « Le Monde » : « un  représentant de l’Union Européenne estimait que le réchauffement agit comme un « multiplicateur de menaces » dans des zones déjà traversées par des tensions sociales, politiques, religieuses ou ethniques. « Les changements climatiques risquent d’avoir, à l’avenir, des incidences sur la stabilité sociale et  politique au Proche Orient et en Afrique du Nord », détaillait le rapport, qui pointait « les tensions liées à la gestion des ressources hydriques de la vallée du Jourdain et du bassin du Tigre et de l’Euphrate, qui se raréfient » et l’aggravation de ces tensions par l’augmentation des températures. »
Dans une semaine ça ira mieux. 

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Sous le titre un dessin de De Angelis paru dans La Repubblica (Rome) et ci-dessous un dessin de Dilem paru dans La Liberté (Alger) et dans Courrier International.

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