Les hommes arrivent les uns après les autres sur la scène et
se mettent à danser au sol, s’accordant parfaitement dès leur entrée. Ils sont
huit. Après un moment de silence
attentif, les deux batteurs se mettent à jouer doucement, puis la scène
s’anime.
Combinaisons à deux, trois, quatre, cinq ou six ou sept ou
huit.
Je n’y avais pas pensé pendant le spectacle : les
gestes évoquent les danses folkloriques de Turquie, de Grèce, mais de les voir
chacun avec leur personnalité et leurs accords parfaits en jean et manches
courtes, j’avais oublié l’idée de départ. L’histoire vraie : c’est une
danse très brève, intense aperçue en Turquie qui avait impressionné le
chorégraphe, il a fait un malheur à Avignon : du bonheur. Une heure dix.
Lier, transporter, battre, prendre par les épaules, par la
main, rejeter la tête en arrière, frapper, enchainer, tomber, virevolter,
rejoindre, se redresser, reprendre, se souvenir, marteler, se surpasser,
ensemble, seul, tricoter, jouer.
J’ai pensé à des danses enfantines, des rondes,
« enfilons les aiguilles, les aiguilles ».
Les batteurs sont des dingues, ding ding , doum doum.
Simple et sophistiqué avec l’évidence de pulsations primales
et la jubilation des découvertes.
Il fallait bien que ça s’arrête, trop intense !
Clac, noir.
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