Jauja signifie une « terre d’abondance et de
bonheur » dont le réalisateur
dit lui-même :
« La seule
chose que l’on sait avec certitude, c’est que tous ceux qui ont essayé de
trouver ce paradis terrestre se sont perdus en chemin. » Au bout
de l’ennui, je me suis perdu.
De surcroit à la recherche de clefs pour contredire mon
incompréhension de ce film au format presque carré qui eut pu me séduire, je
suis tombé sur "Chronic'art.com" :
« Sans abandonner
la veine immersive de ses précédents films, Alonso glisse ici un jeu fictionnel
aussi simple que labyrinthique, perdant son protagoniste entre le tissu du rêve
et la mousse du réel ».
Me voilà replongé en « milieu
aquatique profond standardisé » des circulaires ministérielles
absconses qui firent récemment nos délices amers.
Heureusement que le format de la projection est raccourci
dans sa dimension horizontale parce que le temps mis par Vigo Mortensen pour
traverser l’écran est déjà considérable. La pampa qu’il arpente est pompante,
la poésie appuyée par des images de ciel étoilé se retourne contre elle-même,
genre tapisserie comme on n’ose même plus en proposer dans les Foirefouille les plus
kitchs.
La non vérité psychologique est une vertu pour certains
critiques qui ont dû se régaler : la jeune fille part au
désert comme on va faire un tour après le dessert. Le récit d’une
quête doit générer une attente, une tension. Ce fut pour moi, l’envie d’arriver
au plus vite au générique de fin, suite à une hypotension née de la lenteur d’une
déambulation qui laisse tout le temps pour repérer les invraisemblances, les
symboliques appuyées, la vacuité d’un propos hors du temps.
Je n'arrive pas à savoir si ça me tente ou pas...
RépondreSupprimerA vrai dire, notre époque pourrait trouver Lampedusa kitsch, alors...
Pour les propos hors du temps, quel sens ça a dans une civilisation qui porte sa hache sur la mémoire ?
A voir...
Les avis sont partagés, j'ai une amie qui a bien aimé. J'aime bien ton expression "porte la hache" bien que ce soit un outil qui demande de la force de l'énergie: la mémoire s'efface surtout par indifférence.
SupprimerComme dirait ma belle mère... "c'est compliqué".
RépondreSupprimerCertes, la lassitude, la fainéantise, (feignantise ?...), le manque d'élan vital ont raison de toutes les volontés, et les énergies, mais "nous" travaillons frénétiquement pour détruire notre mémoire à l'heure actuelle.
Après tout, on n'est pas à une contradiction près, hein ?