Daniel Soulié, devant les amis du musée, nous a entretenus
essentiellement d’une période qui s’étend du V°siècle avant notre ère jusqu’au
II° siècle, après avoir souligné d’emblée le peu de vestiges, hormis sur
l’Acropole, qui restent de la ville antique, recouverte, scellée, par la ville
moderne.
Le site de la cité était idéal, ceinturé par la mer, isolé
par les montagnes, agréable à vivre mais aride pour les envahisseurs.
Des nécropoles attestent d’une occupation durable dès le
néolithique.
La légende de la création d’Athènes prend naissance au pied
de l’Acropole, du temps où les dieux vivaient parmi les hommes, sauf Poséidon
et Athéna à qui sont demandés des cadeaux. Le dieu de la mer propose un étalon
sous le sabot duquel jaillit une source, Athéna offre un arbre qui fleurit
aussitôt : un olivier, préféré par les citoyens en devenir, au cheval.
La ville qui va fédérer les habitants de l’Attique est
située à 6 km
de la mer, suivant des préceptes que les villes portuaires n’avaient pas
d’avenir, car trop exposées aux invasions.
Les mouillages étant peu nombreux sur les côtes grecques, Le
Pirée sur son cap offrait trois ports
naturels. Les deux cités furent reliées par une route protégée par une muraille
faisant partie d’un ensemble défensif de 32 km de long.
Au V° siècle, celui de Périclès, le phare culturel et
politique de l’Europe ne compte pas plus de 40 000 habitants, alors que
Milet l’orientale, en comptait trois fois plus et Alexandrie 500 000 au III° siècle.
Hadrien, l’empereur romain voyageur, est étonné que cette
ville si prestigieuse, ne comporte pas plus de monuments, il va en construire,
rattrapant les destructions de Sulla (Sylla) trois siècles auparavant.
Si le temple dédié à Héphaïstos dieu de la métallurgie est
bien conservé, c’est qu’il a servi d’église par la suite. Il est situé sur
l’Agora, où étaient édifiées des constructions communautaires, religieuses,
commémoratives dont le bouleutérion
où se réunissait l’assemblée des représentants des tribus, mais il n’en reste
rien et de la tholos ne subsiste que la trace circulaire. Cet espace était
interdit aux prostituées, aux bouchers, aux étrangers il était réservé aux
hommes « libres ».
Alors que je lis sur internet qu’il s’agissait d’un lieu de
marché, le conférencier nous a précisé que surtout ce n’était pas un lieu de
marché, bien que ses limites ne soient pas rigoureusement dessinées.
La voie de la procession des Panathénées traversait la
place. Bien des bâtiments furent détruits par les perses en 480 av. J.C., puis
restaurés, entre temps les matériaux avaient été réutilisés ailleurs surtout
que le marbre du mont Pentélique était réputé.
La stoa d'Attale roi de la cité de Pergame reconstruite par
l’école américaine d’archéologie dans les années 50 (1953) était un centre
commercial de plus de 100 m
de long, elle est un musée lapidaire.
Le Parthénon, monument emblématique avait été transformé en
église, puis en mosquée et en poudrière par les ottomans, qu’un tir vénitien fit
exploser en 1687.
L’Odéon pouvant accueillir 4000 spectateurs a conservé le
mur de scène qui était plutôt dans la manière romaine et le théâtre de Dionysos
recouvert par les limons qui ruisselaient de l’acropole, dégagé au XIX°,
pouvait en recevoir 15 000. Le stade panathénaïque fut rénové pour les 1er Jeux
olympiques de l’ère moderne, en 1886.
En matière d’urbanisme, des débats opposaient une conception
de la ville rectiligne prestigieuse, aux cités où l’ennemi se repère
difficilement dans des rues tortueuses.
Certains pensaient même que s’abriter
derrière des fortifications amollirait les guerriers.
Le Pirée fut reconstruit en 450 par Hippodamos de
Milet dans le genre newyorkais: rues parallèles et perpendiculaires.
Après un long
assoupissement de la métropole, au XIX° siècle, des architectes allemands venus
avec le roi Bavarois Othon 1er vont aménager Athènes.
Aujourd’hui, la
capitale accueille un tiers des grecs mais un tiers de la ville est construit
illégalement : très peu d’espace verts et une densité maximale.
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