Le tableau pourrait être chargé et contrasté en regard de sa
nouvelle vie où il reconstitue en un tour de main la plus belle roseraie du
monde où vont se multiplier ses boutures de « Rosa candida », dans un
monastère lointain où va le retrouver la mère de sa petite fille dont il va
savoir s’occuper à merveille.
« Les femmes sont
comme ça. Elles surgissent tout à coup devant vous, au seuil d'une nouvelle
vie, un marmot sur les bras pour vous signaler que c'est à votre tour
d'endosser la responsabilité d'une conception intempestive, d'un
enfant-accident.»
Les conditions de lecture influent sur nos lectures. J’ai
été emballé tant que je l’ai lu d’un trait appréciant le traitement original
des personnages, l’écriture simple, l’humour doux.
« Je trouve qu’il
est aussi important que cette jeune fille étrangère-je dis jeune fille comme
mon vieux père- se représente une plage de sable vaste et déserte, sans aucune
trace de pas, et puis rien d’autre que la mer sans fin… » Je préfère
les recherches, les tâtonnements.
Si vers la fin je me
suis un peu lassé de la douce félicité dans laquelle baigne Arnljotur, dit
Lobbi, je recommande portant volontiers ce roman islandais. La petite fille
dans un monde vieux redonne la santé autour d’elle. Hormis le portrait sans l’once d’une méchanceté d’un père à gros
sabots, fréquenter pendant 332 pages autant d’ingénuité et d’innocence nous
console de bien des tromperies du monde.
« On parle du
corps à cent cinquante-deux endroits dans la Bible, de la mort à deux cent quarante-neuf et de
roses et autre végétation terrestre à deux cent dix-neuf. J'ai recensé cela
pour toi; ce sont les plantes qui m'ont pris le plus de temps; figuiers et
vignes se cachent partout et il en est de même pour les fruits et toutes sortes
de semences » a repéré le moine cinéphile qui parsème le parcours de
quelques formules de sagesse qui ne se
prennent pas au sérieux.
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