Cet essai est une reprise d’articles pertinents au sujet du
foot et des intellectuels, mais certains arguments sont redondants, l’éditeur n’ayant
pas été très vigilant: à quelques pages d’intervalle nous avons droit à la même
anecdote concernant un écrivain envahi par une tristesse inconnue causée en
réalité par la défaite de l’équipe
argentine de Peñarol.
Si le rappel de Camus dans ce livre de moins de 150 pages est
un passage obligé comme l’image de Maradona en couverture, le rappel de la
notion de jeu est salutaire face à ceux qui distribuent l’épithète « fasciste »
bien trop facilement jusqu’à banaliser le terme :
« On sait que
l’art de « savoir
perdre » et de se « montrer beau joueur » a toujours figuré
parmi les vertus les plus inconditionnellement célébrées par les premiers
théoriciens du jeu et de l’activité sportive. »
Alors que tant de
jeunes perdent le sommeil dans des jeux, que la politique, les relations sont
des territoires ravagés par le divertissement et la rigolade, quand la lecture
régresse face aux distractions, il n’est pourtant pas superflu de rappeler la gratuité
de certaines activités parce que ce mot là devient une incongruité.
Je partage aussi complètement cette précision qui n’est pas
inutile quand des professeurs ne savent plus la différence entre animation et
enseignement:
«Un des ressorts
fondamentaux de toute pédagogie - c'est-à-dire de l’aptitude de se mettre en
permanence, non pas au niveau des élèves, mais, ce qui est bien différent, à
leur portée - »
Aujourd'hui quand des sommes incroyables sont dévolues à quelques
stars qui cassent la « glorieuse incertitude du sport », et que le Barça dépositaire du beau jeu arrive en fin de cycle, il manque une
actualisation à ses réflexions qui en restent trop souvent à la nostalgie des
années « Miroir du Football ». Nous voilà, désarmés, accablés, sans
passion pour savoir qui sera troisième derrière le QSG et le paradis fiscal
monégasque aux tribunes vides. Mais on va bien jeter un coup d’œil sur le Mondial
qui déroule ses tapis vers l’enfance, même si Neymar déjà éventé n’est pas Garrincha
que nous avions à inventer, c’est que notre innocence a perdu aussi ses joues roses.
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