Sous la coupole de l’église Saint Jean dont De Gaulle
passant sur les grands boulevards en 68 s’était demandé : « Qu’est-ce que c’est que ce
machin ?» l’Orchestre Symphonique de Grenoble avec la chorale « A
cœur joie » et l’ensemble vocal de Meylan donnaient concert.
L’ampleur des chœurs et de l’orchestre ont donné une force
aux œuvres qui dépeignent pour le hongrois, la douleur de David dans le psaume
op 13 :
« Seigneur dieu,
je t’implore,
Tourne tes yeux vers
moi,
Dans ce grand besoin
Ne m’abandonne pas
Car d’une grande
tristesse
Est dévoré mon
cœur »
ou dans le Stabat Mater du français :
« Elle vit son
enfant bien-aimé
Mourant abandonné
Pendant qu’il rendait
l’esprit »
Quand l’éternelle douleur est rendue avec tant d’harmonie,
de précision, de conviction, nous pourrions nous consoler des cruautés humaines
en croisant ces sublimes cris.
J’avais de Kodaly l’idée d’une méthode prônée par un
professeur passionné et caractériel à l’EN de Grenoble, mais je ne connaissais
pas sa musique qui m’a parue éclatante et nuancée.
Le chef Patrick Souillot avait mis aux pianos deux enfants
de neuf et dix ans pour interpréter Rachmaninov et Poulenc : ce fut un
moment de grâce où le sens du phrasé transcende l’apprentissage. Ces petits dont
l’un jouait à « chat » à la sortie donnaient toute leur valeur aux
notes ténues qu’ils délivraient depuis leurs monumentaux instruments laqués.
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