Je croyais tout savoir de celui dont je possède le plus de
livres dans ma bibliothèque, alors quel bonheur de découvrir cet album datant
de 2001 !
Il n’y a même pas les autobus à plate forme qu’il
affectionne et pourtant une douce nostalgie nous envahit et l’on se dit :
Paris c’est pour lui, c’est tout
lui … je me garde de dire « magique » puisque « Paris
c’est magique » fait partie des mantras des supporters du PSG, si peu
poétiques.
Les individus sont toujours aussi petits face à la tour
Eiffel, à la pointe du jardin du Vert Galant ou saluant la coupole de
l’académie, mais ils sont courageux, optimistes, « inconsolables et gais
».
Pas un mot plus haut que l’autre, pas un mot en général, mais
toute la place pour imaginer.
Sauf à la dernière page, une jeune fille attablée au café
« Les deux magots » écrit :
« Chers parents.
Merci pour ce séjour à Paris. Tante Béatrice est très hospitalière bien qu’un
peu collet monté. Je suis dans ce café peut être à la table même où Simone de
Beauvoir a écrit son brûlot Le deuxième sexe. J’en profite pour vous dire que
je ne rentrerai pas jeudi au train de 18h 20 mais vendredi à 22h
20. Ma décision est irrévocable. »
Le boulanger est venu fumer une cigarette dans la rue.
Un monsieur regarde une péniche passer sous un pont.
Une dame va promener son chien.
La ville dort, la ville palpite, la ville grouille, les
cafés sont pleins, les feuilles s’envolent dans les squares, les hommes rêvent,
une femme est sereine sous la pluie.
Depuis une sculpture de chevaux aériens perchés sur un
bâtiment prestigieux, nous sommes indifférents aux embouteillages.
Et quand il y aurait un brin d’agressivité lorsque les
occupants de deux bus qui se sont tamponnés prennent fait et cause pour chacun
de leurs conducteurs c’est pour de rire.
Un délice.
Je commence chaque jour avec un dessin différent de
l’octogénaire en tournant une page de mon calendrier : alors un rayon de
soleil se glisse dans la maison.
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