Les rythmes effrénés de nos vies nous esquintent-ils à ce
point qu’une pause sous quelques feuilles d’une forêt au Gabon avec musique platement
planante annihile toute critique ?
Le sujet des forêts primaires est majeur mais son traitement
dans ce film décevant.
A de trop rares moments des informations sont apportées.
Poétique : les arbres appellent la pluie en libérant du
parfum.
Malin : un arbre produit de faux œufs de fourmis pour
attirer ces dernières qui le défendront des chenilles.
Branché : des arbres s’envoient des messages pour se
défendre en rendant leurs feuilles plus amères.
Mais le commentaire anthropomorphique est sans surprise,
taillé dans la « langue de bois » des films consacrés à la nature. Il
n’est pas certain que le film convienne aux enfants, tant il est vague, et nul
besoin de détours pour s’émerveiller des capacités de la nature à se régénérer.
Le joli plan d’un Francis Hallé en dessinateur appliqué sur
la canopée est trop répétitif, comme les images de synthèse de pousses
accélérées, par ailleurs le botaniste ne s’adresse jamais directement aux
spectateurs. Nous sommes bien contents pour la voix off, quand nous apprenons
que des fruits traversent les océans sans plus de précision et que c’est
émouvant une petite graine qui deviendra un grand arbre : ah bon ?
Nous avions compris que les arbres sont l’incarnation du
temps, ce film m’a paru long.
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