Le nom de Wajda Andrzej m’est revenu quand ce film est
apparu à l’affiche.
Au-delà d’une homonymie approximative, le Polonais avait
dénoncé bien des silences du temps du communisme et dans ce film tourné aux
abords du désert en Arabie Saoudite, il est question aussi d’oppression et de
mensonge.
Wajda est une petite fille qui se débrouille pour obtenir la
bicyclette qu’elle convoite.
Le mérite de la réalisatrice saoudienne, la seule, est
d’avoir obtenu un prix dans un festival
à Dubaï et ainsi de pouvoir faire apprécier cet éloge de la ténacité, du
courage, de la liberté, aux premières concernées, aux premiers concernés.
L’histoire est limpide, l’école stricte : interdit de
rire, le mari absent envisage de prendre seconde épouse, la maman se rend à son
travail en taxi collectif conduit par un homme.
Quand sur le chemin poussiéreux de l’école, les fillettes
sont enveloppées dans des voiles, des lacets de couleur peuvent être signe de
liberté.
Les contraintes arrivent à imposer le silence jusque dans
les moindres recoins des maisons qui ne manquent pas d’écrans larges pour les
jeux de papa, alors les résistances les plus dérisoires prennent des allures réjouissantes
de victoire. Toutes les femmes ne sont pas complices forcément de leur
enfermement et il arrivera même que la
cérémonie de récitation du Coran soit perturbée
par un accès de sincérité.
L’attrait de ce film est de voir confirmée la volonté
universelle de vivre libre, mais aussi depuis nos sociétés repues où les enfants
ont tellement tout avant d’en avoir l’idée, la conquête d’un objet aussi banal
qu’une bicyclette prend des allures d’épopée.
Nous pouvons retrouver des émotions premières quand au pays
enveloppé de noir, les idées sortent du simplisme et le petit garçon laisse
entrevoir que tout n’est pas perdu quand il a envie de se marier plus tard avec
cette sauterelle sympathique dont il sait qu’elle ne se laissera pas dompter.
La fillette est l’avenir du garçonnet et le vélo le véhicule
de son émancipation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire