Modèle de désorganisation, Naples, celle de la Camorra, des montagnes de poubelles, et des thromboses circulatoires, la ville du chaos est passionnante!
Inspiré, le conférencier Eric Mathieu a su communiquer sa
passion de la ville et des artistes aux amis du musée de Grenoble.
Dès le XVIII° on
savait qu’une personne sur six seulement travaillait là bas, un religieux sur
six était un repris de justice, et une religieuse sur six venait de la
prostitution.
Le royaume de Naples « La plus grande maîtresse de
l’Europe » passa de l'Autriche
à la Sardaigne aux Bourbons d'Espagne et connut
les Bourguignons et les Angevins à sa tête.
Son vaste centre
historique qui porte toute cette diversité historique est classé dans le
patrimoine mondial de l’UNESCO.
La plus grande
ville d’Europe au XVII° siècle comptait 400 000 habitants, trois fois
la population de Rome, elle va chuter à 120 000 habitants après la peste
de 1635.
Survenant après les
éruptions de l’Etna de 1631 et des révoltes en 1647, ces évènements forment le
caractère et la présence de 575 églises ne sera pas superflue.
Les fêtes durent
après les ébranlements mortels.
L’église Pio
Monte della Misericordia, Mont de Piété toujours en activité, est riche, pas seulement du monumental Caravage intitulé « les sept œuvres de la miséricorde ».
« Nourrir les
affamés. Donner à boire aux assoiffés. Vêtir les dénudés. Héberger les
sans-logis.Libérer les prisonniers. Visiter les malades. Ensevelir les morts »
Ce tableau est complexe :
celui dont on sait à présent qu’il est né à Milan, ajouta après une première
couche de vernis, la vierge oubliée qui figurait dans le contrat.
Avec ses « modèles à 10 pesetas » comme disait
Picasso, Merisi le vrai nom du plus cité des peintres dans nos conférences,
marie culture savante et populaire, le divin et le prosaïque.
Le mauvais garçon protégé par les Colonna échappe à la loi
papale et livre des tableaux où il se représente en Goliath vaincu pour se faire pardonner. Il est
présent aussi dans son armure derrière Sainte Ursule qui vient de recevoir une flèche.
Il était fait
pour Naples et la représentation de la
fin de Saint André était pour lui : le saint avant sa mort fut entouré d’une lumière
qui dura trente minutes.
A Capodimonte se
trouve le christ à la colonne de notre chouchou avec Artémisia
Gentileschi et son Holopherne qui
pisse le sang.
Ribera, suiveur du Caravage, fut également un chef de bande qui menaça ses
concurrents.
Il peint un
aristocrate devant des intestins de
mouton, plat populaire pour illustrer un des cinq sens.
Les œuvres de Giovanni
Battista Caracciolo se retrouvent dans de nombreuses églises napolitaines à
la suite du maître des ténèbres, il accentue les reflets argentés des tissus.
Dans la rubrique faits divers alimentée par les artistes :
Baglione est un ennemi personnel du
Caravage qu’il admire pourtant et qu’il attaque.
Le Dominiquin, représentant du baroque mourut empoisonné,
Ribera le remplaça.
Dans l’abondance des chefs d’œuvres, d’une période pourtant
brève, présentés en deux heures, il fallait un sculpteur magnifique : Giuseppe Sanmartino qui représenta le
christ allongé sous un voile de marbre si léger que des interprètes jugent
encore possible l’intervention de Raimondo di Sangro, un génial inventeur qui
aurait transformé le tissu en pierre. Canova en voyant le chef d’œuvre aurait
dit qu’il aurait donné quinze ans de sa vie pour l’avoir réalisé.
C’est au siècle
suivant, au XVIII°, que Pompéi fut découverte.
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