Du monument romantique du XIX° revu de nos jours, il ne
reste pas une brindille de romantisme.
Des chiens sont toujours dans les pattes des personnages
avares de mots, et ils mordent.
Film glaçant pas seulement par la pluie qui trempe les
pauvres oripeaux mais par l’âpreté de la lande, la sauvagerie des créatures. La
vie est rude, la mort frappe mais les vivants ne s’en émeuvent guère.
Lorsque je photographie, j’abuse des gros plans, alors là,
j’étais dans mon élément.
Je sais les délices de s’enfermer dans la belle image d’une
graminée, d’un graffiti sur un mur, mais
l’esthétisme peut amener à brouiller le réel, à passer à côté des relations
humaines.
Je n’ai pas perçu dans ce film de plus de deux heures, les
passions qui pouvaient animer les personnages même si les coups ne manquent
pas, mais pourquoi tant de haine et si peu d’amour?
A voir une séquence d’une autre adaptation cinématographique
du roman unique d’Emilie Brontë, je n’ai pas persisté à cause d’une musique qui
pousserait à sortir dare dare n’écouter que le vent sur la lande. Cependant, la
version graphique de 2012 bien jolie mais peu en chair ne m’a pas plus
convaincu.
Plus de trente ans après avoir lu le grand Jacques Barzun, Français expatrié vivant aux U.S., et son petit livre "Classique, Romantic, et Modern" (titre bidon, car le livre est écrit dans un anglais impeccable, et Barzun n'a pas été traduit en français.. sigh), je constate combien nous haïssons toujours la période romantique, nigauds que nous sommes collectivement (et souvent individuellement aussi) sur l'incroyable richesse de cette période, ainsi que l'impossibilité de le réduire à un slogan, comme nous voudrions faire avec notre culture en ce moment.
RépondreSupprimerNous confondons la réification avec le réel, peut-être ?
Et avec si peu d'imagination, dans l'ensemble.
Je n'irai pas voir le film... Merci pour la critique.