Il fut un temps où entre deux dimanches après midi, il y
avait exceptionnellement un match de coupe d’Europe le mercredi et je
l’espérais. Aujourd’hui les feuilletons - on dit série - se débitent par paire,
pas d’attente, le téléspectateur va se coucher, gavé.
Désormais les matchs de championnat s’étalent sur trois
jours et les coupes nationales et européennes se multiplient.
Six équipes françaises sont qualifiées et non plus une
seule, et comme à « l’école des
fans », on se rapproche de la note 10 sur 10 pour tous qui dévalorise tout.
Ils jouent en semaine, les dimanches ont disparu.
Cette évolution commandée par les médias qui nous a fait
lever le nez au-delà de nos frontières, a plus fait pour se sentir européen que bien des discours.
Mais la multiplication des images affadit les rencontres ordinaires : un
Evian/Sochaux est un objet de dérision auprès d’un Barça/ Réal, et un match de
village parait si médiocre que la pratique de ce sport de copains diminue. Les
gradins se vident.
Comme l’ajoute un commentaire sur cet article que j’avais
déjà posté sur Médiapart :
« mais il y a un
plus : on peut parier. Et non seulement sur les résultats des matches,
mais sur le moment où sera marqué le premier but...Progrès, non ?
Un ajout indispensable
aux tirages et grattages de toute couleur ... et aux serials, et aux
téléréalités, et aux "débats" où l'on parle d'autres choses, mais si
bien...
Vraiment, vous en
demandez beaucoup... »
La manne qatarie, qui bénéficie au PSG, déséquilibre la compétition
et contrarie les amateurs. L’incertitude faisait l’intérêt de ce sport d’équipe
où ce n’est pas toujours Toulouse qui gagne à la fin.
L’autobus de Domenech était un symptôme, comme le foot est
un marqueur de l’état de notre société : fric et frime révoltent,
dégoûtent, refroidissent. Les supporters les plus fervents ne croient plus
guère aux joueurs qui ont l’occasion de passer deux fois l’an d’une équipe à
l’autre : « mercato » veut dire marché. Sur ce terrain là aussi
cherchez le modèle.
Entre deux mimiques sur un écusson de circonstance, les joueurs les plus talentueux se réservent opportunément pour faire pression au moment
des enchères.
Certes comme disait Lavilliers à propos de la rencontre
OL/ASSE, la rivalité Lyon/Saint Etienne est
« une rivalité d'images d'Epinal » mais cela fait partie d’une
célébration, d’une culture.
Ce qui devient lassant, c’est que les verts perdent toujours.
Et le destin du GF 38 tourne au ridicule.
Le sport pour lequel les spectateurs les plus modestes font le
plus de sacrifices est celui qui brasse les sommes les plus folles : les
aficionados ont de quoi être accablé, quand de surcroit leur humeur est indexée
sur les résultats de l’OM. Le blues à propos du maillot blanc peut conduire à quelques
abstentions devant le match du dimanche sur canal, voire à l’indifférence.
…………..
Dans les manifs pour le mariage pour tous, quelques
slogans :
« Mieux vaut une
paire de mères qu’un père de merde »,
« Machos, fachos,
lâchez-nous le clito »,
« Jésus avait
deux papas »,
« Liberquoi,
égaliqui, fraterniquand »
………….
Dans le Canard cette semaine :