«La parole humaine est
comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours,
quand on voudrait attendrir les étoiles »
L’auteur américain joue des
variations autour de cette phrase de Flaubert que j’aime ressortir.
J’ai d’autant plus apprécié ce livre que je me suis ennuyé
au début dans la frivolité d’un milieu arty newyorkais aux conversations
superficielles.
Et je me suis laissé embarquer ensuite pendant 300 pages par
les indécisions du personnage que j’ai cru principal, avec sa décapante lucidité, ses emballements,
ses lâchetés, sa recherche sans illusion de la beauté.
Reprendre la quatrième de couverture comme le répercutent
tant de sites Internet pourrait laisser croire à une simple accumulation de
clichés (la quarantaine fringante).
L’arrivée d’Ethan, surnommé Mizzy, diminutif de « mistake »
(erreur), au milieu d’un couple bobo pourrait
ouvrir un dilemme homo conventionnel ; ce jeune gars va permettre de poser quelques questions
essentielles, sans réponse téléphonée.
L’hypocrisie semble bannie entre tous ces gens tellement
bien et pourtant, ils se cachent, ont des insomnies, vivent « la mort aux
trousses », réfléchissent à la meilleure musique pour leurs funérailles alors
que le vin est délicieux, les œuvres si intelligentes, les hommes si beaux.
« Le monde ne
s’intéresse pas aux petites silhouettes qui vont et viennent, fantômes qui
tremblent et se prosternent, ratissent les sentiers gravillonnés et
construisent parfois un jardin de pierres, l’éphèbe de bronze, l’urne martelée
destinée à recevoir la neige. »
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