Il faut bien que ce soit lui, Régis Debray, qui invite à la réflexion, pour que je passe du temps sur un sujet qui me parait tellement hors de portée. Même si je n’ai pas toutes les références : « la sabra héroïque aura été l’avatar israélien de l’homme nouveau promis par Saint Paul », se frotter à tant d’érudition donne l’impression, au moins un temps, de saisir la profondeur du problème, son enracinement dans les siècles. Les coups de gueule bien tournés ressortent pour parler de Gaza :
« c’est un peu comme si notre administration pénitentiaire déclarait avoir « libéré » les détenus de Fresnes en les enfermant à double tour du dehors, coupant les rations de moitié, privant l’infirmerie de médicaments et éteignant l’électricité ».
Et bien des réflexions vont au-delà des frontières d’un pays grand comme une petite Belgique :
« … le jeune Mao à casquette devant sa grotte, le barbudo cubain dans la Sierra Maestra -ces accroche-cœur ont anesthésié des milliers de neurones de par le monde, en surimpressionnant un âge d’or sur l’âge de fer qui a suivi. »
Il fait un sort à l’image du « rescapé de 45 » qui ne peut décidément plus se superposer au « Robocop de 2010 ».
Elie Barnavi « sioniste palestinien » lui répond dans le même livre et s’il est d’accord avec la plupart des idées de Debray, il marque la distance, avec celui « qui se collète au sacré et qui risque de rater le profane », entre le français et l’israélien, entre l’écrivain et le politique
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