Bien des critiques mettent au plus haut « Bleu pétrole » la dernière production de la « force tranquille du rock ». Ils apprécient la tonalité pop folk de ce CD, qu’il a concocté pendant 6 ans avec de multiples collaborations. Pour moi cette production agit comme j’imagine l’effet produit chez les derviches tourneurs pris par les sonorités envoûtantes. « Les tristesses surannées ». Je me suis régalé, même si je n’ai pas suivi assidûment sa carrière. Je venais d’essayer plusieurs CD de nouveaux chanteurs recommandés par « Libé », « l’Obs », mais le sexagénaire les enterre tous, d’autant plus qu’il s’approprie quelques titres majeurs : « Susanna » de Léonard Cohen qui lui va très bien, ainsi que certaines chansons de Manset, le chanteur culte de toute une génération, la mienne.
« Je t’ai manquée pourquoi tu me visais »
« Un jour je parlerai moins jusqu’au jour où je ne parlerai plus »
« J’ai des doutes sur le changement de l’heure en été…
Est-ce que vous avez des doutes des idées des rêves des douceurs éveillés ?
Le goût de changer de route à prendre ou à laisser ? »
Il traîne un cancer.
Le phrasé, la voix nous suivent, ses musiques soignées nous enveloppent, ses atmosphères ont de la gueule.
Oui. Ailleurs, sa reprise des "Mots bleus" de Christophe me semble l'extraordinaire transmutation d'une chanson-nouille en poésie amère.
RépondreSupprimerMême phénomène avec Arno reprenant "Les filles du bord de mer" d'Adamo.
La reprise est un art difficile, mais parfois éblouissant. Et il faut reconnaître à Cabrel qu'il chante, avec son phrasé propre, "Les passantes", de Brassens largement à la hauteur du maître.