Dans le débat public, la diabolisation de l’adversaire fait
fureur, pendant qu’à droite la dédiabolisation en arrivait au stade de la lutte
finale.
Les ouin ouin de cette rive droite de chez droite n’aiment
pas la victimisation, quand ce sont les autres qui courent au martyr, ils ont
défait la cravate et crachotent.
Avant ils en appelaient à la sévérité de la justice, ces
jours derniers ils la trouvent sans pitié.
Leur indignation a fait long feu, mais je ne m’amuserai pas
autour de quelque flamme couvant sous les zones à faibles émissions. Je ne
me joindrai pas non plus aux juristes d’un jour, ni aux économistes de fraîche
date, je reste à la surface des mots qui ne manquent pas de relief mais partent
en tous sens.
Trump, tellement incroyable qu’on ne le prend pas
au sérieux, a tout éclaté.
Il donne le ton d’un « n’importe quoi »
issu du confinement où les complotistes avaient mené une danse décomplexée
qui nous obsède encore.
Le plus anti-woke discrédite les universalistes qui ne
supportent pas les woke.
Ce prétendu défenseur de la liberté d’expression censure à
tour de bras.
« Le journal d’Anne Franck » est interdit au
Texas, les PUF (Presses Universitaires de France) ont suspendu la publication d’un
livre sur « L’obscurantisme woke ».
Les vérités alternatives nous mettent sans dessus dessous :
la Russie n’est pas l’agresseur, le Hamas n’est pas terroriste, la France est
colonialiste, pas la Chine…
Toute critique de la gauche est renvoyée carrément côté
facho quand inversement est distribué sans nuance le qualificatif « islamo
gauchiste ». L’expression devenue le gimmick des amuseurs de France Inter,
leur permet de jouer sans fin : « c’est
pour rire m’dame ».
A proximité, l’expression « islamophobe » vise à
fermer la bouche à tous ceux qui n’admettent pas que la religion catholique ait
l’exclusivité des critiques et des sarcasmes.
De telles cabrioles ressemblent à celles d’enfants cherchant
à confirmer l’image qui leur a été attribuée : « Ah ! On a dit
que j’étais pénible ; je vais m’appliquer à l’être ».
L’adversaire affublé d’une tunique infamante n’aura pas
d’autres solutions que de s’enfermer dans le camp où il a été assigné.
En matière de très grand méchant, l’éléphant républicain
dans la pièce est tellement gros, grossier, que nous perdons tout recul.
Le super capitaliste affole les bourses et polarise l’attention.
Le temps de la découverte des effets pervers est dépassé,
peut-on imaginer des effets positifs à des mesures délétères ?
Tant de bonnes
âmes déploraient la marche du monde, maintenant qu’elle est bouleversée, regrets
et vœux pieux ne sont plus de mise.
Nous en serions à nous accommoder d’une mondialisation jadis
vouée aux gémonies.
Les états privés d’aide au développement remettront-ils en
question leur dépendance toxique ?
« La guerre arrivée, le diable agrandit
son enfer. » Proverbe espagnol
L'adversaire affublé de la tunique infamante n'a pas à s'enfermer dans un camp, heureusement. Il peut chercher à s'associer à des personnes qui partagent ses croyances/sa foi pour faire société autrement. Beaucoup d'entre nous ont assez de liberté des contraintes pour choisir nos associations, me semble-t-il.
RépondreSupprimerC'est déjà beaucoup.
Bon billet pour une époque qui a perdu le Nord, et où on peut voir en plein jour que l'Empereur est nu. Merci.