vendredi 11 avril 2025

Diable, diable.

Dieu est mort, le diable lui a de l’avenir. 
Dans le débat public, la diabolisation de l’adversaire fait fureur, pendant qu’à droite la dédiabolisation en arrivait au stade de la lutte finale.
Les ouin ouin de cette rive droite de chez droite n’aiment pas la victimisation, quand ce sont les autres qui courent au martyr, ils ont défait la cravate et crachotent.
Avant ils en appelaient à la sévérité de la justice, ces jours derniers ils la trouvent sans pitié.
Leur indignation a fait long feu, mais je ne m’amuserai pas autour de quelque flamme couvant sous les zones à faibles émissions. Je ne me joindrai pas non plus aux juristes d’un jour, ni aux économistes de fraîche date, je reste à la surface des mots qui ne manquent pas de relief mais partent en tous sens.
Trump, tellement incroyable qu’on ne le prend pas au sérieux, a tout éclaté.
Il donne le ton d’un « n’importe quoi » issu du confinement où les complotistes avaient mené une danse décomplexée qui nous obsède encore.
Le plus anti-woke discrédite les universalistes qui ne supportent pas les woke.
Ce prétendu défenseur de la liberté d’expression censure à tour de bras.
« Le journal d’Anne Franck » est interdit au Texas, les PUF (Presses Universitaires de France) ont suspendu la publication d’un livre sur « L’obscurantisme woke ».
Les vérités alternatives nous mettent sans dessus dessous : la Russie n’est pas l’agresseur, le Hamas n’est pas terroriste, la France est colonialiste, pas la Chine…
Toute critique de la gauche est renvoyée carrément côté facho quand inversement est distribué sans nuance le qualificatif « islamo gauchiste ». L’expression devenue le gimmick des amuseurs de France Inter, leur permet de jouer sans fin : « c’est pour rire m’dame ». 
A proximité, l’expression « islamophobe » vise à fermer la bouche à tous ceux qui n’admettent pas que la religion catholique ait l’exclusivité des critiques et des sarcasmes.
De telles cabrioles ressemblent à celles d’enfants cherchant à confirmer l’image qui leur a été attribuée : « Ah ! On a dit que j’étais pénible ; je vais m’appliquer à l’être ».
L’adversaire affublé d’une tunique infamante n’aura pas d’autres solutions que de s’enfermer dans le camp où il a été assigné.
En matière de très grand méchant, l’éléphant républicain dans la pièce est tellement gros, grossier, que nous perdons tout recul.
Le super capitaliste affole les bourses et polarise l’attention. 
Le temps de la découverte des effets pervers est dépassé, peut-on imaginer des effets positifs à des mesures délétères ? 
Tant de bonnes âmes déploraient la marche du monde, maintenant qu’elle est bouleversée, regrets et vœux pieux ne sont plus de mise.
Nous en serions à nous accommoder d’une mondialisation jadis vouée aux gémonies.
Les états privés d’aide au développement remettront-ils en question leur dépendance toxique ? 
 « La guerre arrivée, le diable agrandit son enfer. » Proverbe espagnol

1 commentaire:

  1. L'adversaire affublé de la tunique infamante n'a pas à s'enfermer dans un camp, heureusement. Il peut chercher à s'associer à des personnes qui partagent ses croyances/sa foi pour faire société autrement. Beaucoup d'entre nous ont assez de liberté des contraintes pour choisir nos associations, me semble-t-il.
    C'est déjà beaucoup.
    Bon billet pour une époque qui a perdu le Nord, et où on peut voir en plein jour que l'Empereur est nu. Merci.

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