je m’attacherai à compléter ce premier compte-rendu.
Après la période rococo (Fragonard) et la peinture de
charme (Boucher),
à la fin du règne de Louis XV, le temps est à la morale, à l’exaltation des
vertus.
Les enfants occupent une place importante dans « Le gâteau des rois » de
Greuze.
« Je sacrifierais volontiers le plaisir
de voir de belles nudités, si je pouvais hâter le moment où la peinture et la
sculpture plus décentes et plus morales songeront à concourir avec les autres
beaux-arts à inspirer la vertu et à épurer les mœurs » Diderot En cette fin du XVIII° siècle, Greuze est le plus connu du
public, emblématique de la volonté de créer un art français distinct de l’école
italienne ou hollandaise.Né à Tournus, il est formé à Lyon par Charles Grandon :
« Inauguration
de la statue de Louis XIV » dont le tableau a échappé
à
l’épuration militante opérée récemment au musée Gadagne de Lyon. « Un père de famille qui lit la Bible à ses
enfants »
et le graveur « Louis de Sylvestre » est bien vivant dans sa distraction. « Le Guitariste » est peint avec la lumière du Sud et la précision du Nord,
l’oiseleur
porte un pantalon bigarré qui marquerait sa marginalité.« Silence » : deux enfants dorment,
la mère allaite
comme la mode l’a recommandé un moment en cette époque Rousseauiste.« La femme en
colère » témoigne d’une vie
familiale difficile.Il a connu en 1803,
Son séjour en Italie l’influencera au point d’apparaître
comme l’initiateur du néo classicisme marquant l’imaginaire de son élève David,
peintre de la Révolution et de l’Empire, qui le fait figurer dans la cérémonie
du sacre de Napoléon.
Diderot trouve à celui-ci « l'air benêt comme de coutume».« Dédale attachant dans le labyrinthe des ailes à Icare »
est son œuvre d’admission à l’Académie. De professeur reconnu, il deviendra
directeur de la Villa Médicis.
La reconnaissance ne vint pas tout de suite, avant de
cumuler tous les honneurs et de supplanter Fragonard auprès de Madame du Barry pour la décoration de son
pavillon de Louveciennes. « Amant couronnant sa maîtresse ».Il avait peint l’ « Inauguration de la statue
de Louis XV sur la place du même nom, par le corps de la Ville de
Paris » alors que la chanson disait:
« Ah ! La
belle statue, ah ! le beau piédestal,
Les vertus sont à pied et le vice à cheval. »La commande de « Saint Denis prêchant la foi en
France » devait redresser l’art en France.Sur proposition de Diderot d’un tableau pour la paix, Vien a
réalisé « Mars et Vénus » où les pigeons ont fait leur nid
dans son casque. « Make love not
war »« Deux femmes au bain » seraient « Callisto, nymphe de Diane,
sortant du bain, accompagnée de sa suivante ».
L’encyclopédiste dira : « Les tableaux que Vien a exposés cette année sont tous du même
genre, et comme ils ont presque tous le même mérite, il n'y a qu'un seul éloge
à en faire : c'est l'élégance des formes, la grâce, l'ingénuité,
l'innocence, la délicatesse, la simplicité, et tout cela joint à la pureté du
dessin, à la belle couleur, à la mollesse et à la vérité des chairs. »
« L’Enlèvement de Proserpine» Joseph-Marie Vien, 1767, musée de Grenoble.Jean-Baptiste Greuze: « La simplicité»
Sur sa tombe, on peut lire : « Rival de la nature, orgueil de notre France, il garda toujours
pur l’honneur de ses pinceaux. Il peignit la vertu, l’amitié, l’innocence, et
son âme respire à travers ses tableaux. »
Vien est mort à 93 ans, il est le seul peintre
à avoir été admis au Panthéon.
C'est impressionnant de constater à quel point le monde sophistiqué croit que l'on est stupide si/quand on croit...
RépondreSupprimerJe suppose que c'est un autoportrait de Vien ? Il a l'air pétillant, et il est agréable à regarder. Merci.
doit y avoir quelque chose qui cloche... la mère qui allaite ou Talleyrand? :-)
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