Nous suivons pendant deux heures la vie quotidienne d’un
employé d’une société de nettoyage des toilettes publiques à Tokyo. Le
personnage principal interprété par Koji Yakusho, prix d'interprétation
masculine à Cannes, gardera pourtant tout son mystère.
Le réalisateur des « Ailes du désir » par sa
poésie ancrée dans le quotidien nous incite avec douceur à la réflexion et à
saisir la beauté du quotidien, du présent.
Les musiques choisies expriment tout leur charme parmi de
rares dialogues.
J’ai adoré le sujet, tant la choquante notion « boulot
de merde » de nos sociétés repues est devenue banale, alors que furent
tellement vantés, au moment de la COVID, les métiers des invisibles, de ceux
qui exerçaient en « première ligne », que plus grand monde ne veut
exercer.
Le monsieur taiseux est consciencieux, discrètement d’une
autre époque, avec ses cassettes, ses photographies argentiques et ses livres.
Au lever du jour, la ville d’aujourd’hui lui appartient.
Quand il franchit le
seuil de sa modeste maison pour se rendre au travail dans des lieux aux
architectures singulières qu’il contribue à rendre remarquablement propres, il
sourit au soleil qui se lève.
Sa disponibilité à accueillir avec retenue les
surprises, ressort d’autant mieux que son emploi du temps est d’une apaisante
régularité.
Si les toilettes constituent un refuge pour certains face
aux sollicitations familiales, aux
alentours de celles de Tokyo, Wenders invente une oasis inattendue de calme et
d’humanité.
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