Je rejoins la sagesse populaire qui se rassure en constatant
que les mouvements de la société se succèdent en corrigeant les excès
précédents.
L'alternance passant du en « même temps » centriste au populisme risque d'être plus rude. Avant le verdict annoncé des urnes, les extrêmes se donnent la main : la gauche de la Nulpes crie et la droite du Ramassement National tire nous dit-on, les marrons du feu.
L'autorité de l'état est remise en cause par ceux là mêmes qui regrettent l'affaiblissement des pouvoirs tout en ayant des pudeurs de gazelle pour ne pas oser nommer la brutalité, les violences, l'inhumanité qui nous minent.
Les gilets jaunes en ne respectant pas les usages
démocratiques dans leur façon de manifester ont attiré les excessifs, et c’est
ainsi que dans les confusions politiques, les délitements culturels et moraux,
un président de la République est considéré comme un monarque à guillotiner;
les implacables de chaque extrémité se confondant dans l’anonymat. D’ailleurs
au pays des justiciers masqués, pour tout reportage, même anodin, les personnes
interrogées exigent de figurer incognito, alors qu’au royaume des pseudos,
l’exposition narcissique se montre bien souvent indécente.
Les boutefeux de la haine admirés par les benêts pour leur
éloquence sont d’autant plus condamnables qu’ils maitrisent, eux, la différence
entre symbole et réalité, contrairement à leurs soumis inaccessibles au second
degré.
Je révise mes nuances rétrospectives, quand nous hésitions à mettre un
signe égal entre Staline et Hitler, les millions de morts n’ayant donc pas
suffi à convaincre leurs nostalgiques partisans. Communisme et nazisme :
même désastre! Et pires sont ceux qui les excusent, pas instruits des horreurs
du passé. L'actualité immédiate inquiète du futur, ignorant le passé, ne laisse que des miettes colorées aux collés des écrans.
Extrême gauche = extrême droite.
Nos ancêtres ont construit des palais pour la justice, mais
nous ne savons pas vivre avec l’injustice, déjà autour des pelouses où les caméras de la VAR (Video Assistant Referee) supplantent
l’arbitre ; la technologie prend la place de l’homme faillible. Le foot
rend visible tares et passions de notre monde : les supporters brûlent de
plus en plus vite ce qu’ils ont adoré quelques instants avant.
Rêveurs de princesses nous avons beaucoup divorcé, et émis
des gaz délétères après avoir bouffé trop d’oxygène, nous faisons semblant de
ne pas savoir notre condition de mortel.
Jadis les enfants ne parlaient pas à table, désormais les
parents se taisent.
Je suis disposé à modérer la phrase précédente prise dans un
relevé de paradoxes pour éviter toute généralisation caricaturale, d’autant
plus que j’ai admiré les praticiens en pédagogie Freinet attachés à donner la
parole aux enfants. Ils fourbissaient, sans compter leur temps, les outils pour permettre à leurs élèves une
expression claire afin de gagner la reconnaissance des adultes par les journaux
scolaires élaborés en classes coopératives.
Mon éloignement des années d’active dans l’école m’excuse-t-il
de ne plus savoir où en sont les associations de parents depuis les crocs tops et celles des étudiants aux voix voilées?
Les acteurs de l’école émettent bien peu, et
quand ils s’expriment, le ridicule n’est pas loin: le SNES, dont on ne compte
pas le nombre de jours d’appel à la grève, trouve que le Service Civique
Universel ferait manquer des heures de cours.
J’éviterai de me placer en surplomb en trouvant bien
incultes quelques journalistes des plus péremptoires aux liaisons incertaines,
mais je récuse le procès répétitif fait à l’exécutif d’être sourd et méprisant.
Les casserolades qu'ils amplifient sont significatives du bruit fait pour ne pas entendre les arguments envisageant le long terme. Le mépris se
reflète dans leur miroir, comme les noirs desseins prêtés aux autres. Sandrine
Rousseau est en tête.
« Qui jette son
soulier sur ses bienfaiteurs va balancer dans la soupe distinguée de
l'intelligence un gros pavé prosaïque : le Goulag et l'esclavage qu'il
désigne. »
André Glucksmann
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