Une fois le réservoir rempli dans une
station d’essence à Auchan, nous optons pour le chemin des écoliers à travers
la campagne périgourdine en suivant un itinéraire alternatif du GPS. Il nous dirige vers une route des cimes, puis
vers Allemans où nous nous arrêtons
pour admirer dans un bel espace herbeux, bien fauché un ensemble
avec une église surmontée de son clocher du style de Saint Front et un
manoir sans doute municipal aujourd’hui, mais clos dans l’attente de dons pour rénovations.
Un village bien joli mais désert : Personne n’arpente les rues hormis une
dame d’un certain âge regagnant son logis, aucun bar n’est ouvert pour
accueillir les vieux retraités, le travailleur rural en pause ou le rare touriste désireux de siroter
son café dans une ambiance « authentique ».Nous quittons Allemans, sans la boisson
convoitée et cheminons tranquillement
jusqu’à Angoulême. Nous y
parvenons vers 11h30. Nous traversons une ville avec des rues montantes et
descendantes, sans gout ni grâce au
niveau architectural, sans attraits particuliers, et tentons de gagner le
centre-ville, alors que les panneaux municipaux nous dirigent invariablement
devant la maison d’arrêt. Mais soyons positifs, nous tombons ainsi au hasard
devant quelques murs décorés avec des héros de BD : Angoulême, capitale du
9ème art !Nous réussissons difficilement à dégoter une place de parking dans une
ruelle par derrière la place de l’hôtel de ville, assez bien située pour se
rendre à l’Office du tourisme. Celui-ci réside dans une partie d’un château fortifié équipé
d’une grosse tour qui sert aujourd’hui de mairie. Mais contrairement à
d’habitude nous n’obtenons pas beaucoup d’informations ni de propositions sur
des opportunités touristiques ou saisonnières,
l’employé suffisant camouflant ses manquements derrière quelques blagues
pour séduire des ados accompagnés de leurs parents. Nous repartons avec quand
même un plan et quelques prospectus glanés sur les étagères. Nous nous éloignons vers les belles halles
de métal et de verre dans lesquelles nous pénétrons. Tandis que nous
baguenaudons entre les étals bien présentés, T et J, nos hôtes
charentais nous téléphonent pour avancer notre accueil dans leur maison,
embêtés mais contraints par des rendez- vous médicaux. N’ayant pas décidés encore de
notre emploi du temps, cela ne nous pose aucun problème nous partons donc pour Magnac sur Touvre. La maison des années 70 avec balcon en fer
forgé fait partie d’un lotissement résidentiel dans une rue tranquille. T.
entretient avec soin son jardin bien fleuri et riche de toutes sortes de
plantes : agrumes (citrons), plantes grasses, plantes aquatiques... Notre
appartement indépendant s’ouvre sur l’arrière de la maison, au milieu des
arbres et de la verdure, il est gratifié
d’une terrasse et d’une table pour profiter de l’extérieur. A l’intérieur,
l’espace se partage entre une chambre contigüe à une salle à manger/cuisine, et une buanderie permettant l’accès à la salle de bain.
Ce logement fonctionnel avait été prévu pour loger les vieux parents des
propriétaires aujourd’hui décédés. Une fois installés et sur les conseils bien
avisés de T, nous partons déjeuner au p’tit Magnac en voiture car le
centre du village n’est pas tout près. Le restaurant dispose d’une cour
intérieure ombragée, étonnamment
fréquentée, avec un personnel zélé et
agréable qui s’affaire à contenter la clientèle. Nous nous installons à une
petite table contre le mur d’une ancienne galerie protégée du soleil. Nous nous
régalons d’une salade périgourdine, d’un verre de rouge bordelais pour
l’un, charentais pour l’autre, et d’un
café gourmand.
Pour digérer, nous nous
promenons dans le village, jusqu’à la magnifique église romane du XII° dédiée à
Saint Cybard. Elle forme un joli
ensemble avec le lavoir, en contrebas au bord de la Touvre, qui fait
face à des essacs et des anguillards, noms donnés à ces « installations
autrefois destinées à capturer des poissons ». Nous engageons la conversation avec un pêcheur placé au milieu du pont ; de là il épie
son comparse immergé dans le lit de la rivière jusqu’à mi-cuisses pour la pratique de la pêche au fouet et commente
les opérations du haut de son
perchoir. Au cours de la discussion, il
regrette la présence de la pisciculture que l’on aperçoit de l’autre côté qu’il
accuse de polluer la « rivière réputée dans toute
l’Europe pour ses truites ». Pourtant, des cygnes blancs et noirs, des
poules d’eau et autres oiseaux
investissent les lieux et s’y baignent, sans être visiblement incommodés
par une eau dégradée. Il dénonce aussi
l’arrivée de foulques, il leur reproche leur bêtise et leur agressivité
vis-à-vis des canetons ; il est vrai que les gastronomes de la région apprécient
particulièrement ces derniers …. Une concurrence impardonnable.
Hmmm. Ça ne me donne pas bien envie de visiter Angoulême, mais de toute façon, ce n'était pas au programme. Beau petit village, par contre. J'ai déjà entendu des gens pester contre les foulques, qui, quand elles deviennent très nombreuses se comportent sur les cours d'eau comme les Français en groupe dans des voyages organisées. Il n'y a pas que l'Homme qui devient un nuisible en grande quantité/grand nombre.
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