sous le tableau représentant des « Anémones » où la
belle femme rappelle Vénus au milieu d’un manteau de fleurs
dans « Le
printemps » de Botticelli. « Sainte Cécile »
revient elle aussi aux sources de la Renaissance qui magnifia la beauté des
êtres et de la nature.John William Waterhouse né en 1849 à Rome où la
colonie anglaise était importante se fera appeler Nino (Giovanni) jusqu’à sa mort en 1917. De retour
à Londres, son père peintre le formera, avant qu’il ne soit reçu à la Royal Academy of Arts comme sculpteur. Il
reviendra souvent en Italie, familier de ses arts et de sa littérature. « Disparu mais pas oublié »
de facture classique évoque le deuil antique et ses drames personnels : il
a perdu ses frères et sa mère. « Le sommeil et son demi-frère la
mort » Hypnos et Thanatos.
Lawrence Alma-Tadema l’a influencé. Pour « La fête de la vendange », la maison patricienne dans son décor de
Pompéi,
alors très à la mode, porte
inscrit sur le sol le nom du propriétaire.Gérôme l’a enchanté: « Phryné devant
l'aréopage » sera graciée.Nino affirme son goût pour le néo antique : son tableau
« Diogène »
est lumineux.
Le philosophe répondit « Ote
toi de mon soleil » à Alexandre Le Grand
qui lui proposait « Demande-moi ce que tu veux, je te le
donnerai ».Orante sublimée dans son cercueil de verdure « Ophélie »
de Millais
déçue par Hamlet s’unit à l’eau. Celles de Waterhouse aux regards perdus sont au bord du
drame. Il traduit avec minutie la pureté de la jeune fille, en héritier de la
confrérie des préraphaélites aux « floraisons lumineuses ». Dans la
puissante Angleterre de l’époque victorienne, leur peinture élégante et
poétique veut lutter contre le manque d’idéal de l’ère industrielle,
l’enlaidissement des campagnes sillonnées par le train,en valorisant
des mythes et la nature, création de Dieu. Dans l' « Annonciation » de Dante Gabriel Rossetti,
la
vierge trop effarouchée choqua les spectateurs. Par contre « La
Lumière du monde », Jésus frappant aux portes
par William Holman Hunt repris en gravure, connut un grand succès.Avec « La dame d’Escalot » Waterhouse
s’est approprié une légende arthurienne.
Recluse dans sa tour ne pouvant admirer la nature que par
l’intermédiaire d’un miroir, elle est condamnée à dériver depuis qu’elle s’est
précipitée à sa fenêtre lorsqu’elle a vu Lancelot. Les femmes sont
fatales : sous les pieds de « Circée tendant la coupe à
Ulysse »
un de ses compagnons a été transformé en pourceau après
avoir bu la potion magique.Le philtre d'amour que partagent « Tristan et Iseut »
les conduira au malheur.Tout aussi maléfique, « La belle dame sans merci »
dans sa robe violette,
couleur favorite du peintre, entoure de ses cheveux, un
chevalier errant. Inspirée aussi par un poème « Lady Clare »
symbolise l’amour compromis par le devoir. Quelques études de femmes ont été
épargnées des flammes allumées
par son épouse après sa mort.« Les danaïdes », les cinquante filles du roi Danaos
ont tué leurs cinquante époux promis, elles sont condamnées à
remplir un tonneau percé, à perpétuité.« Borée », vent du Nord à l’origine du mot bourrasque
enleva Orithye.Il est plus discret que dans la version de Rubens.« Miranda » assiste à la tempête shakespearienne
déchainée par Prospéro contre son frère. Nous sommes en 1916 au moment où une
autre guerre fratricide va coûter la vie à 760 000 anglais.Réfugiés dans un jardin pour vivre d’amour, de musique et de
poésie, le confinement est idyllique dans son dernier tableau, d’un
« académisme enchanteur », « Le Décaméron » (1917):
« Ici commence le livre
appelé Décaméron, dans lequel sont rassemblées cent nouvelles racontées en dix
jours, par sept femmes et trois jouvençaux ». Boccace
De très belles images. Je vois bien le style d'Ingrès, par certains côtés, y compris dans le traitement de la femme, et cette idéalisation éthérée, épurée. On pourrait dire... néoclassique, pour le retour à l'idéal grec de la beauté.
RépondreSupprimerPour la rencontre entre Alexandre et Diogène, je ne vois pas Alexandre. Il n'est pas sur ce tableau. En tout cas, la figure... virile d'Alexandre n'est pas sur ce tableau, et je tends à penser qu'Alexandre ne se promenait pas avec des longues tresses et une tunique rose, n'en déplaise aux fantasmes. (Mais j'ai peut-être mal lu le tableau.)
Si la figure de la femme est exaltée (mais tourmentée, menacée par le spectre de la folie hystérique), la figure de l'homme viril fait défaut ci-dessus. En tout cas, pour mes idées de ce qu'est un homme... viril. Simplistes certes, mes idées maintenant, malheureusement. L'époque s'y prête.
Je n'y avais pas pensé avant, mais les photos de David Hamilton des jeunes filles en fleur sont l'héritage de ce courant dans l'art occidental.
Pour la Vierge effarouchée, oui, je suis choquée aussi. J'estime que c'est une vision dégradée de la figure de la Vierge. Effarouchée. Non... je n'approuve pas. De même que quel homme aurait envie qu'on le figure dans la bataille en tournant les talons pour battre en retraite, figurer la Vierge dans une posture semblable rapetisse la Vierge et son courage devant l'inconnu. Le "réalisme" psychologique est... subjectif.
Non Alexandre n'est pas sur la photo. L'anecdote le concernant permet de situer Diogène et sa dignité.
RépondreSupprimerOuf. Me voici rassurée...
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