Voici 30 films proposés par la quinzaine de réalisateurs, la
semaine de la critique, ACID, Visions sociales, Ecran Sénior, et même par la
Sélection Officielle que le natif de Tullins, Thierry Frémaux, délégué général
du festival de Cannes
vint présenter avec verve au théâtre de La licorne à La
Bocca qui compte depuis l’an dernier au Cinéum, les plus somptueuses salles que
je connaisse et quelques autres retrouvées chaque fois avec plaisir.
Le privilégié que j’ai été une fois encore pendant une
dizaine de jours, va essayer de relier quelques propositions cinématographiques
venues d’Australie, de Corée, de Russie, d’Ukraine, d’Italie, du Kirghizstan,
de Tunisie, de France…
L'imagination enchante la réalité et révèle avec encore plus de
finesse la vérité :
« Esterno
notte » exceptionnel pas seulement par son format (5h), revisite notre
histoire à partir de l’assassinat d’Aldo Moro. Dans « Alma viva » et « El
agua » la vie la plus âpre prend d’autres dimensions quand les femmes
intercèdent au milieu du feu et de l’eau. « Harka »,
une fiction, exprime avec force une situation tunisienne désespérante.
Par
contre « Domingo et la brume » au Costa Rica ne convainc pas, alors que
« Pamfir » l’Ukrainien est
d’une grande force.« Il
y eut un matin » parle parfaitement de l’enfermement du peuple
palestinien quand le so frenchy, « Un
beau matin » avec ses acteurs trop familiers, nous laisse indifférents.
La diversité est passionnante; cependant « Le
parfum vert » ,distrayant, disparaît après avoir vu « La colline », interrogeant des kirghizes vivant sur une
montagne d’ordures.L’ennuyeux « Magdala »
prétend parler de passion et de spiritualité, particulièrement absentes de cette proposition
formaliste, alors qu’« Alma
Viva », mon film préféré, avec un cercueil au centre de son dispositif
est vraiment tonique.
« Les vivants
ferment les yeux des morts et les morts ouvrent les yeux des vivants ».
Il est de coutume de repérer les films anciens au nombre de
cigarettes grillées, mais après des années connotées comme étant celle des
"pipes", on pourra dire que 2022 fut l’année des clopes.
Je n’avais pas remarqué autant de présences de prêtres ou de
pasteurs, l’un d’eux se montre détestable quand il suit la xénophobie de ses
paroissiens, « RMN », ou
remarquable quand un autre en soutane résiste à la Maffia : « Nostalgia ».
« Les Harkis » et « Tirailleurs »
reviennent sur des épisodes peu glorieux de notre passé colonial.
La folie n’est plus seulement un problème personnel, lorsqu'autant de jeunes hommes russes se suicident: « How to save a dead friend » nous interpelle. De même au moment du générique de fin de « The silent twins » rappelant qu’il s’agit d’une histoire
vraie où l'écriture permet de sortir de l’enfermement, sa violence nous
atteint. « I met a
girl » traite avec originalité de la schizophrénie et « Dalva » aborde avec finesse
l’inceste; nous avons envie de croire en la renaissance de la petite. Le couple
dysfonctionnel de « Sick of
myself » m’a paru plus éloigné.
Dans le genre thriller : « Loveland » et « Decision
to leave » laissent de glace comme l’humour finlandais de « The woodcutter story » ainsi
que le western australien « The
Drover’s wife ».
Si je n’ai pu tenir le coup devant « De humani corporis fabrica », il ne s’agissait pas
d’une manifestation de mon esprit critique mais de mon estomac mal
accroché quand sur les tables d'opérations d’autres organes de notre corps furent mis à l’écran.
L’artificiel « Nos
cérémonies » aurait pu susciter un coup de zappette de la patate de canapé ainsi que le poseur « Enys men ». Et il est permis d'éprouver plus de tendresse
pour les habitués de l’ « Atlantic
Bar » que pour les acteurs de « Frère
et sœur » de Desplechin ou à l’égard de Blanche Gardin dans « Tout le monde aime Jeanne ».
Est-ce que le film "Dalva" a un rapport avec le livre de Jim Harrison qui porte ce titre ?
RépondreSupprimerMerci.
Je ne pense pas.
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