A l’heure où aller au cinéma devient une activité ringarde, il fallait que je me dépêche pour partager cette
chronique de la fin de l'âge tendre avec ma petite fille dans une
salle presque déserte. De ne plus être accessible aux critiques de Télérama m’a
permis de me laisser traverser d’émotions, sans vergogne.
1905 : l’église et l’état se séparent et le père instituteur exemplaire s'affronte gentiment à l’oncle Jules,
alors que je ne me souvenais pas que tante Rose et Augustine allaient aux
réunions de suffragettes en catimini.
Un premier amour est toujours émouvant, même si le
regard moqueur des adultes ne masque ni leur amnésie, ni leur lourdeur.
J’espère que ma petite ira au texte car Marcel Pagnol sait si bien exprimer l'enfance. Son titre élémentaire traite des mystères qui malmènent une amitié, bousculent un petit frère,
ouvrent les yeux sur les non dits des parents.
La lumière de la Provence pousse à l’universel, quand une
famille rayonne tant depuis la terrasse d’un cabanon. Elle permet de pardonner
plus facilement les faiblesses, et adoucit les distances entre classes sociales lisibles dans une opposition ville/campagne parfois surmontable, à cette époque.
La nostalgie n’est pas forcément une régression, elle peut donner de
l’épaisseur à nos jours et traverser les siècles.
Amen, Guy. Je partage sans réserve ce que tu as écrit, là.
RépondreSupprimer