Ces trois
heures de théâtre éminemment politique respectent le « sans
misérabilisme » annoncé. Très réticent aux prêchi prêcha, je craignais de
les voir scander cette pièce tirée d’une série télévisée allemande, alors que le
respect de la classe ouvrière ici décrite est remarquable de justesse, d’humour,
sans rien masquer de ses contradictions.
Le titre est parfait, la mise en scène
fluide dit bien l’imbrication de la vie professionnelle et de la vie familiale,
les émancipations individuelles et les espoirs collectifs, les ivresses
festives et les dilemmes sentimentaux.
Énumérer les thèmes abordés pourrait
donner une idée de catalogue mais tout se joue entre les acteurs dont certains
incarnent puissamment une classe sociale avec une touche de poésie qui nous
approche du conte.
Que faire des vieux ? Et qui s’occupe des gosses ?
Union libre ou mariage ? Comment infléchir le destin ? Les
discussions portent aussi bien sur le logement, les compétences, la grille des
salaires, naturellement, sans didactisme. Une petite fille arrive sur la scène en jouant au ballon comme
la joyeuse équipe se séparant à bout d’arguments.
La violence à l’égard des
femmes ou des étrangers n’a pas besoin de revêtir la phraséologie « woke »,
pour apparaître vigoureusement.
Le mot « autogestion » avec toutes les
occasions de débats qui s’en suivirent connote une époque aussi révolue que les
pantalons à pattes d’éph’.
Ça a l'air intéressant. Pour une fois je pourrais regretter de ne pas y être...
RépondreSupprimerPour l'union libre ou le mariage, je suis perplexe maintenant que ça commence à être difficile de sentir la différence dans les têtes.
A mon avis, la différence est toujours dans les têtes, mais refoulée.