Cet album prouve que l’humour, l’auto dérision, peuvent être
essentiels pour partager ici les affres de la cyclothymie qui va de
l’excitation la plus créative à des envies suicidaires.
Une telle lucidité de la part de l’auteur, une telle
honnêteté dans l’exposé de ses égarements, une telle clarté dans l’explication
des fonctionnements du cerveau, vous donneraient presqu' envie de vivre avec la même
intensité, à moins que comme à la lecture de Doctissimo notre petit grain se
révèle être une maladie perturbant votre vie et celle des proches.
Motivée par une envie de surmonter ses souffrances après un
parcours où les thérapeutes ont eu du mal à diagnostiquer le mal, l’idée de
représenter la cause de ses troubles par un renard tyrannique avec lequel il
faut bien cohabiter est très riche.
Le récit des sautes d’humeur peut être poignant ou
rigolo mais toujours fin, intelligent, avec un sens pédagogique à la manière de Marion Montaigne.
"Les thérapeutes ont eu du mal à diagnostiquer le mal".
RépondreSupprimerPour une fois, je ne rechigne pas contre le graphisme,là, c'est appréciable.
Mais je me suis offert le luxe il y a quelque temps de décider que cette passion du diagnostic : pour la voiture, le chien, la personne, l'appareil ménager, c'était envahissant.
Maintenant, toi et les lecteurs connaissez mon admiration pour Goethe, dans une lettre privée que Finkielkraut connait, au moins, quand Goethe annonce qu'il voit arriver le moment où l'Occident sera un vaste hôpital. Moi, j'ajoute... à ciel ouvert, et sous forme de laboratoire hôpital.
Nous y sommes. C'est moche. De l'anti-beau, l'anti-musique, l'anti-vie, même.
Perdre sa vie à soigner et se soigner.
Allons, j'ai autre chose à faire ce matin.