« Ah les
écrivains !
On s’interrogerait presque sur la persistance du pouvoir d’attraction qu’ils exercent encore à notre époque, si impatiente, où la brièveté et l’immédiateté du message priment sur sa qualité et sa densité. Et pourtant, il suffit de voir les files devant certains auteurs en signature pour en comprendre le phénomène, comme si les approcher permettait de sentir sur soi les lueurs de leur renommée. »
On s’interrogerait presque sur la persistance du pouvoir d’attraction qu’ils exercent encore à notre époque, si impatiente, où la brièveté et l’immédiateté du message priment sur sa qualité et sa densité. Et pourtant, il suffit de voir les files devant certains auteurs en signature pour en comprendre le phénomène, comme si les approcher permettait de sentir sur soi les lueurs de leur renommée. »
Le titre était prometteur, quand hors
tournées de promotion, nous sommes tellement sevrés d’exercices d’admiration.
« Gide a visité
Verlaine. Qui a visité Hugo. Qui a visité Chateaubriand. Tant qu’il y aura des
écrivains, leurs émules chercheront à entrouvrir leur porte. Qui sait si un
jour, s’étant à leur tour rendu admirables, d’autres n’entrouvriront pas la
leur ? »
Les critiques du « Masque et la plume » nous
avaient mis en appétit. Mais comme parfois tout m’a semblé contenu dans la
bande annonce qui avait tout dit de la diversité de ces rencontres.
« On cherche
l’adoubement dans le regard du grand homme. Un battement de cils suffit pour se
sentir élu. La phrase la plus anodine est à graver dans le marbre. Parfois la
magie opère pour de bon. Henry Miller envoie son livre à Cendrars, qui le lit
sur-le-champ, et sonne directement chez son auteur. Entre Truman Capote et
Colette, alors âgée et alitée, l’entente est immédiate. Françoise Sagan, témoin
de la tendre amitié qui lie Tennessee Williams à Carson McCullers, n’en croit
pas sa chance. »
La biographe appuyée sur une documentation solide multiplie
les chapitres pimentés d’anecdotes, mais je n’avais pas assez d’éléments
concernant les auteurs anglo-saxons pour apprécier totalement les récits de l’entrevue
de Christopher Isherwood et E.M. Forster, comme j’ai pu savourer la rencontre
de Casanova et Voltaire :
« Etes vous venu
ici pour me parler, ou pour que je vous parle ? »
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