Depuis nos écrans, entre petite et grande focale, local et
global, nos yeux et nos têtes vrillent.
« Pisser sous la
douche ne suffira pas » comme dit l’affiche de « Time for the
planet » mais ce réchauffement de la planète venu du fond des temps, qu’y
pouvons-nous encore?
Pour des périodes à portée d’entendement ici et maintenant,
autant « OK boomer » m’agace autant je suis accablé par les
inopérants : « c’était mieux avant ! »
Mâle blanc, donc pas vraiment du côté du bien, j’ai bien
d’autres culpabilités à assumer que celle de l’éternel colonisateur et de
l’aveugle pollueur. Invité à ne plus bouger même le petit doigt, des fourmis me
viennent aux mains quand elles s’approchent du clavier.
A défaut d’être en phase, quelques phrases peuvent rassurer
et la lumière de certains phares pourraient nous réjouir de leur lucidité, mais
c’est quand même depuis 1957 qu’ils clignotent, désespérément:
«Chaque génération, sans
doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le
refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher
que le monde ne se défasse. Héritière d'une histoire corrompue où se mêlent les
révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les
idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd'hui nous
détruire mais ne savent plus convaincre… » Camus.
Je n’ai pas oublié le slogan que je répétais
jadis : « Le monde
change, changeons l’école » même si j’en suis à lister
désormais tous les bouleversements que je ne comprends plus.
Vieux à la peau lisse, je me suis fait à l’idée de
tatouages envahissants pour l’éternité quelques épidermes voués à la
précarité tout en me fondant dans la foule aux écrans sacrés. Pour préserver
quelques critères qui pourraient s’approcher de la notion relative de beauté,
les icônes toutes petites de nos phones ne suffiront pas à nous consoler
d’immeubles griffés de grafs et de rues balisées de godes en plastique rongés
par des chiens de combat.
Autour des écoles « Pas de vague » des
mamans dissimulent leur visage, d’autres, monoparentes (une famille sur quatre),
n’attendent pas leurs petits à la sortie. La FCPE et l’UNEF ont déserté le camp
laïque.
Avant que les vaches aient déserté nos collines,
les pelouses bien taillées deviennent inconvenantes, mais les herbes folles des
trottoirs luttent-elles contre l’amoindrissement de la bio diversité ? A
Grenoble, certaines publicités ont été bannies mais des messages bavards se
multiplient jusque dans le moindre bac, rempli de mégots et de canettes, pour en
attendant quelque plan de basilic salvateur, poser en défenseur de la planète.
Les donneurs de leçons n’officient plus dans les
écoles, mais tiennent le crachoir, frontalement.
Les soignants qui se sont mis en congé maladie pour
échapper à la vaccination participent à l‘érosion de la crédibilité des
rédacteurs de certificats médicaux, comme l’absentéisme dans la fonction
publique favorise le privé. La disparition du doute accompagnant toute démarche
scientifique est plus inquiétante que l’ignorance de certaines connaissances,
les péremptoires claironnent quand tant d’incertitudes nous assaillent et
creusent les paradoxes.
Les policiers portent des armures, ils sont sur la
défensive, leur allure impressionne et leur donne l’illusion d’un pouvoir
qu’ils n’ont guère.
Le service public oublie parfois les mots «
service » et « public ».
En évitant de stationner dans des lieux communs où
les formules se ramassent à la pelle : « tout a un prix »,
« la mort fait partie de la vie », je ne comprends toujours pas
quand des écolos s’opposent au train après avoir combattu avec succès la
liaison par un canal à grand gabarit allant du Rhin au Rhône. On ne jure plus
que par la voiture électrique (sans bornes) alors que l’opposition au nucléaire
perdure et celle aux éoliennes gagne du terrain.
A la moindre inspiration nous prélevons de
l’oxygène et nous expirons du CO2.
A moins d’être pour le réchauffement de la
planète, il serait temps de comprendre que le beau temps n’est pas synonyme de
soleil en permanence, la pluie était salutaire quand passaient les saisons
en pays tempérés.
« C'est inutile de reprocher aux anglais
de nous avoir colonisés. Je ne hais pas les anglais. Ce ne sont que des
branleurs. Nous sommes colonisés par des branleurs. On n'a même pas été
capables de trouver une civilisation saine, radieuse, honnête pour nous
envahir. Pas du tout. Nous sommes gouvernés par des trous du cul décadents. Et
qu'est-ce que ça fait de nous ? Les plus minables des minables, la lie de
la terre. Les plus misérables, les plus serviles, les plus lamentables, les
plus pathétiques déchets que la Création ait jamais produits. Je ne hais pas
les Anglais. Ils font ce qu'ils peuvent avec leur propre merde. Je hais les
Écossais. »
Film « Trainspotting »
Le hasard voudrait que je lis ce post après avoir lu un article sur la Porte Latine sur le sondage de La Croix sur l'état du catholicisme en France.
RépondreSupprimerCe n'est pas joyeux. L'église de Monseigneur Lefèbvre met l'accent sur les ravages de Vatican II, et je suis d'accord avec cette analyse, quand bien même cela me rendrait impopulaire.
D'où la consternante bêtise de vouloir rendre quelque chose accessible au plus grand nombre qui brille comme une étoile dans le Ciel, et semble si vertueux, si généreux, si... chrétien (ou républicain maintenant), mais qui finit par rendre vulgaire et indésirable ce qu'on... fourgue à la populace pour son "bien".
Ce qui tend à détruire le désir détruit l'Homme avec.
Asséné de manière péremptoire, je suppose, mais après une longue expérience de la chose, et de l'intérieur, qui plus est.
Sachons garder notre... dignité de vieux, et de vieilles. Comme je dis des fois, on ne peut t'enlever que ce que tu veux bien céder, en capitulant. A méditer, je crois. Certainement, "on" doit dire ça depuis la Paléolithique, et bien avant l'écriture. Ce serait logique...