A l’écoute du chanteur qui commença dans « Hair»,
comédie musicale d’hier, j’ai connu des hauts, « Ce n’est rien », et
des bas, « Petits pois lardons » ; la même impression contrastée
me revient avec son dernier CD.
Il se trouve que c’est le moins connu de ses paroliers qui a
commis :
« Je marche pieds nus
sur le carrelage italien je crois »
ou « l’image garde une qualité numérique »,
et lorsque « Pierrot s’enfonçait dans l’histoire
de Violette » nous atteignons le fond du kitsch ; il s’appelle
Duguet- Grasser.
Alex Beaupain (AB) lui va parfois bien :
« Partout la musique vient »,
célébration de la vie qui pulse, « entendez
ma douleur » se poursuit en tralala,
ou « Va-t’en si tu veux » quand la vitalité répare la
séparation.
« Danser »
« sur les tombes et sous les bombes », bien que conventionnel,
s’entend volontiers.
Mais A B, le jeune chanteur désenchanté
ne convient pas toujours au septuagénaire que j’aime pour
ses envolées.
« Gagner la
chambre » est davantage dans la confidence comme « Encore un verre » ou « Tout » aux accents delermiens que je verrai mieux
susurrées par l’original :
« Tu sais le
monde vieux, tu sais le monde cruel»
J’aime quand il tombe volontiers dans des bras :
« Elle a pris mon cœur et mon cœur
s’est épris » dans « On ne
se méfie jamais assez ».
« Mon
Cœur hélas » est très sollicité : « cloué au lit à même le bois ».
Dans la mélancolie de Le Forestier, « On va, on vient, on rêve » à laquelle il apporte quelques
épices, la réussite est là :
« Je suis venu
tendre et stupide
Hanter la maison du
bonheur
Je suis entré comme un
voleur
Et j’ai trouvé la
maison vide. »
Mais c’est Carla Bruni, oui, qui lui fournit les paroles les
plus belles avec « Les
amoureux » :
« Et d’où
viennent les gens frêles
A la merci d’un rien,
d’un regard, d’un péché,
Les inquiets, les
fragiles, les bergers sans étoile
D’où viennent les
naufragés »
Les plus déchirantes, « Le chemin des rivières »
« Je sens le bois
se faire à ma peau
Je sens l’hiver se
faire à mon âme
Et mes souvenirs
doucement prendre l’eau »
Des accents de « Lost song », de la délicieuse
« Double enfance », voire de l’intro de « Black is black »
se repèrent dans quelques mélodies, trahissant une difficulté à se réinventer;
j’opterai pour le plaisir des retrouvailles.
Un bel album de Julien Clerc, toujours aussi inspiré !
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