Aujourd’hui
devrait être une journée agréable et chaude mais les brumes matinales
s’effilochent encore dans la campagne à 9h30. Nous prenons
à nouveau la voie rapide A26 à
l’embranchement de Meina situé à une dizaine de kilomètres puis l’abandonnons peu avant Verbania. A la
sortie des tunnels, le soleil transperce timidement les lambeaux de brume, la
lumière est inhabituelle.
Nous ne
résistons pas au plaisir d’une halte à
Cannobio pour y prendre un café en terrasse sur la passagiata au bord de l’eau
comme le recommandait le Lonely et nous
captons la chaleur bienfaisante du soleil. Nous
reprenons l’auto, guillerets, et roulons en direction de la Suisse, bientôt bloqués par une série
de camions et de cars (dont l’un avec
remorque) se trouvant dans l’impossibilité de se croiser sur la route. G.
réussit à se faufiler pendant leurs manœuvres, de justesse. Nous dépassons la
frontière en apercevant à peine les douaniers. La
différence entre les 2 pays se remarque immédiatement par le changement
d’habitat : les couleurs ternes dans les blancs et gris contrastent avec
celles vives et pimpantes de l’Italie. Des immeubles modernes, plus
« épurés » visent au fonctionnel, les maisons qu’on imagine luxueuses possèdent parfois un petit parking privé ainsi qu’un ascenseur pour accéder aux
habitations cachées en contrebas de la route.
Locarno est
un lieu de festival de cinéma d’auteurs et de musique. La ville nous apparait
comme une grande cité moderne, d’abord sans attrait mais beaucoup plus
séduisante dès que nous nous engageons dans la vieille ville. Au 1er
stationnement collectivo libre (en opposition au stationnement privato) nous
renonçons à rester car l’antique parcmètre n’accepte que des francs suisses et
nous n’avons pas fait de change. Se garer devient un problème et nous ne voyons
nulle part indiqué un parking couvert. Après quelques zigs et zags, nous décidons
de suivre le panneau Monte, vers Cimetta et Cardada , route qui se révèle être
celle qui monte au Sanctuaire della
Madonna del Sasso.
Là, près de la gare du funiculaire et du téléphérique
qui en prend le relais, nous avons la chance de trouver une place libre pour la
voiture avec disque bleu d’une durée autorisée de trois heures.
Nous nous
installons au restaurant, il surplombe joliment Locarno et le sanctuaire ;
nous constatons que les prix et les sourires des serveuses sont moins
sympathiques qu’en Italie mais nous pouvons régler par carte bleue, ce qui nous
arrange. Le repas
fini, nous remettons à zéro le disque
bleu, nous remonterons en funiculaire (4.80 francs suisse) pour
récupérer la voiture, et nous partons à l’aventure.
L’église et
le sanctuaire débutent le circuit :
nous pénétrons dans une cour encore recouverte de restes de fresques puis nous
gravissons des escaliers contenant des niches avec des représentations de
scènes religieuses dont une cène mentionnée dans les guides.
Dieu le père
veille de son nuage et ouvre les bras au-dessus de la grille en fer forgé en
direction des visiteurs.
En bois peint peut-être ? ou terra cota et de taille humaine, les statues à l’image
de celles d’Orta gagneraient à être plus éclairées.
Nous accédons à l’église
par une sorte de parvis dégagé nous donnant assez de recul pour observer les
fresques colorées en trompe l’œil de la façade.
L’intérieur
ne ressemble pas aux églises habituelles ; de style baroque, basse de
plafond, il ne laisse aucun espace au vide.
Outre les fresques, les décorations
courantes, il est envahi d’ex-voto originaux, peints comme ce petit tableau naïf
montrant un accident de voiture en 1933 ou brodés d’initiales ou, plus
classiques composés de cœurs de métal mis en valeur derrière des cadres.
Quant
à l’orgue à gauche de l’autel, un ange sépare en deux sa rangée de tuyaux.
Des
vitraux servent de panneaux de séparation et non de fenêtres pour filtrer la
lumière.
Nous passons
à l’extérieur profiter de la vue
panoramique de la galerie sous arcades.
Peu de toits en tuile recouvrent des immeubles communs de Locarno, mais nous
voyons le lac les montagnes, et les
écharpes transparentes de brume.
Deux
possibilités s’offrent à nous : soit
le chemin de croix et ses stations blanches et peintes soit la sacro monte qui descend le long du
funiculaire dans une gorge étroite moussue d’humidité.
C’est cette 2ème
option que nous suivons, croisant 2 ou 3 chapelles édifiées pour abriter des
statues mises en scène comme à la Sacro
Monte d’Orta ; l’une d’entre elle
est dédiée à Bartolomeo Ivrae, à l’origine du sanctuaire, car la Vierge lui serait apparue.
Une fois en
bas, nous hésitons à nous promener dans la vieille ville. Nous sommes dans la
circulation d’une commune active et vivante, loin du calme de la Monte. Près du
casino où nous avons atterri nous découvrons mais un peu tard, un immense
parking couvert qui nous aurait été bien utile ce matin !
Nous jetons un petit coup d’œil rapide sur la place et nous préférons rentrer par le funiculaire (euros
acceptés : 20 € pour 4 personnes !)Nous regagnons la voiture et prenons le chemin du retour tranquillement dans la lumière très
particulière sur le lac due aux brumes délicates qui estompent les lignes du
paysage.
Comme il est
encore relativement tôt nous faisons halte à Cannobio, pour le plaisir de déguster une glace assis
sur un banc avant d’effectuer quelques achats à Carrefour.
Quand nous
arrivons à la maison, nous réussissons à mettre la TV en marche, juste à temps pour écouter le
discours d’Emmanuel Macron rendant hommage à Jacques Chirac, dont nous avons
appris la mort ce midi.
Nous sommes
presque à la fin de notre séjour, et chaque jour nous avons pu constater :
1) le soin
apporté aux rues pavées
2) Les
sonneries fréquentes de cloches dans la journée et en tous lieux
3) La
présence de fresques et d’oratoires même dans les plus petits villages.
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