Pour regretter de ne lire que trop peu d’expressions
personnelles sur les réseaux sociaux, émoticônes rigolards ou approbations
hyperboliques mis à part, il me reste à prendre la pose derrière mon écran
comme on dépose un sac derrière la porte d’un voisin au temps du Covid.
L’inconcevable étant advenu, toutes les raisons sont réunies
pour que tous les rêveurs rêvent davantage. Mais si la surpopulation carcérale a
quelque peu diminué et que des SDF ont été hébergés, pourra-t-on augmenter
profs et infirmiers quand le chômage ne sera plus partiel ? Au moins pour
l’édification des élèves sans orientation, quelques professions auront
gagné en prestige.
L’incommensurable débâcle économique vient s’ajouter à une
détresse sanitaire qui n’a pas dit son dernier mot. L’air est pourtant si
léger, le soleil radieux, mais sur notre planète réchauffée le sol se craquelle et de savoir que la pollution accompagne nos activités comme la mort va avec la vie, nous voilà avec de belles jambes.
Avant de m’apprêter pour le temps d’après, je profite de la
pluie de pétales de cerisiers lors d’une promenade à proximité de chez moi, plutôt
que d’envisager si j’aurai suffisamment de gaz pour aller photographier les
bigarreaux en devenir au Japon; il y aura toujours les estampes.
Ce type d’image de notre patrimoine universel peut être
évoqué en toute correcte attitude, alors que la préfiguration du monde d’après
se dessine plus que jamais en effigies collées aux écrans hégémoniques :
télé travail, profs et médecins enseignent ou soignent à distance.
Que dire de neuf à propos des prix du pétrole, des « corona bonds »,
voire s’il faut inclure un filtre à café dans son masque en tissu ou un morceau
de sac d’aspirateur ? En tous cas nous voilà dispensés pour un temps du
débat sur le voile islamique. Les ergotages sur les libertés menacées
s’effacent face aux urgences et quelques valeurs sont réévaluées, bien malin
qui saura retrouver comment elles vont sortir après un tel temps de cuisson.
« Les amandiers
en fleurs annoncent le printemps
Au noir figuier pensif qui ne veut pas les
croire. » Louis Branquier
Tel un grain de raisin de Corinthe dans mon pudding qui ne
m’a même pas coûté une pincée de farine, je recours à une citation pour éviter
l’impudeur qu’il y aurait à démasquer le groin de la mort qui farfouille par là en ce
printemps spécial.
Je n’emprunte pas les chemins les plus fréquentés en
réservant ma bienveillance à l’égard de ceux qui prennent leurs responsabilités
et en ménageant mon esprit critique en cas d’approbations trop unanimes http://blog-de-guy.blogspot.com/2020/04/le-temps-se-distend.html.
Je préfère, en écoutant France Inter, les tiroirs de Susie Morgenstern aux tirades de Leïla
Slimani pour les « Incarcérés du monde entier » desservies par
Trapenard.
Mis au coin, nous nous retrouvons de préférence du
côté de Bergame que dans une prospective concernant les élections
municipales.
Le
recours aux paradoxes donnerait un peu de vigueur à de paresseuses pensées, écran
et masques, si loin si proche, seuls et reliés, quand le chant d’un merle à
proximité vient distraire de quelque projet en direction de l’ « Empire
du soleil levant » à atteindre après avoir survolé l’ « Empire
du milieu »..........
L'image est un morceau d'un dessin de Chapatte pour "Le Temps" de Lausanne repris par "Courrier international" qui parle par ailleurs du "Pochvid 20" au Burkina Fasso auquel s'ajoute le Covid 19. Le sens initial du dessin en est déformé, car dans la partie manquante un ouvrier essaie d'enclencher la manette pour arrêter l'engrenage, mais le pli du journal était disgracieux et le texte où le dessin était inséré envahissant.
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