mardi 26 novembre 2019

Le chalet bleu. Servais.

La petite fille s’appelle Alice, elle se réfugie dans la vallée des loups après avoir lu un livre caché par les parents. Les références ne manquent pas, à moins que ce soient des stéréotypes. C’est une maison bleue, sans empreinte carbone.
Les dessins sont agréables pour magnifier la nature, mais pourquoi user d’une mystique de pacotille comme dans le texte qui suit les 72 pages quand est invoqué le « Grand Tout »? La « walking therapie » ne s’appellerait-elle pas la marche ?
Les contes invoqués, l’atmosphère onirique et pourtant lumineuse suffisent pourtant à rendre la lecture plaisante. Et à travers les saisons de la vie ce récit d’initiation ne manque pas de profondeur.
Le dessinateur est devenu grand-père, et son intention de transmettre se heurte à mon sens à la profusion de son apport : utopie d’un monde où bêtes et gens vivent en harmonie, critique de notre civilisation ou la lenteur et le silence ont fui, les petits garçons sont des balourds et les légendes nécessaires livrées avec explication de leur sens profond. Licornes et lutins sont chez eux … l’amour est fort et pur, la mort inévitable.
« L’homme est la nature prenant conscience d’elle-même ». Elisée Reclus

1 commentaire:

  1. Hmmm...
    En face, je lis un livre de Mary Renault, en anglais, sur Thésée.
    J'ai lu Mary Renault quand j'étais ado, mais je reviens à elle, parce que dans les pays anglo-saxons (de mon temps, en tout cas, plus maintenant, parce que le monde a changé, et pas en bien...), la littérature pour ado était la plus exigeante, la plus belle de toutes, car elle traitait des grands enjeux pour l'Homme, et elle ne s'adressait pas à des... domestiqués..
    C'est une source de tristesse considérable pour moi de constater à quel point la culture française (et pas que)... méprise ses enfants, et sa jeunesse, par bienveillance, certes, mais le mépris par bienveillance reste le mépris, tout de même, et je n'ai pas l'estomac pour ça.
    Dans Mary Renault, point d'adoration du "Grand Tout", et point d'adoration de la nature... en touriste domestiqué non plus, et ça me console, même si ses livres me rendent terriblement nostalgique pour des émois que je n'ai connu que de manière fugace, et si tenue pendant mon enfance. Dans les années 60, "on" était déjà terriblement domestiqués dans les grandes villes américaines.
    Si tu lis ce que Mary Renault développe sur le culte d'Artemis dans ses livres, c'est infiniment plus porteur que ce que je perçois dans ta B.D. plus haut.
    Et ce qu'elle développe de la culture crétoise décadente au moment où Thésée, Hellene pas décadent, arrive sur place pour bouleverser, et détruire Crète (avec l'aide d'un tremblement de terre, certes) me donne des ailes, et restaure ma foi dans la dignité (PASSEE ?) de l'Homme.
    Les livres sur Thésée n'ont pas été traduits en français à ma connaissance, mais la langue (anglaise) est vibrante, directe, puissante, et parle au coeur. Qui pourrait demander plus, surtout quand il y a de la sagesse dedans ? (Ne pas compter sur notre époque pour être sage... c'est au-delà de nos forces, et nos capacités. Et je n'emploie pas le mot "sage", édulcoré, DENATURE, pour les enfants, là.)
    A écrire ça, je me rends compte qu'il me reste à transmettre la langue anglaise à mon petit fils pour qu'il puisse lire Mary Renault, adolescent, et bien rouler les mécaniques avec sa puissance de jeune homme qui va l'habiller, je l'espère...
    (Mais Mary Renault a une figure de femme toute aussi puissante, à sa manière, donc... pas de jaloux..)

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