Le format des éditions
de « L’arbuste véhément » est agréable, prêt à être fourré
dans une poche quand on met un malin plaisir à se distinguer dans le tram avec
un livre.
L’écriture est originale, sincère, claire et nette. Mais le
pauvre narrateur vivant d’une pauvre pension après la première guerre, a la
solitude pathétique. Elle l’entraine dans une recherche si maladroite d’amis
que le malaise s’installe.
« Je songeai à ma
vie triste, sans amis, sans argent. Je ne demandais qu’à aimer, qu’à être comme
tout le monde. Ce n’était pourtant pas grand-chose.
Puis, subitement, j’éclatais en sanglots.
Bientôt, je m’aperçus que je me forçais à pleurer. »
Puis, subitement, j’éclatais en sanglots.
Bientôt, je m’aperçus que je me forçais à pleurer. »
Toutes ses rencontres sont des échecs et si nous sommes loin
des amis abusifs des réseaux sociaux, sa quête est tout aussi artificielle à
l’époque où un riche pouvait recevoir un pauvre :
« Mon brave, je
vous ai fait venir parce que je m’intéresse aux pauvres. »
Ces 200 pages écrites dans les années 20 sont d’une facture
très actuelle et si certains y voient de l’humour, je ne suis pas parvenu à
prendre de la distance avec tant de sombre accablement.
Sa lucidité plaintive ne rend pas sympathique cet homme
désœuvré tellement obnubilé par lui même qu’on aurait du mal à devenir l’ami
d’un personnage aussi puéril et vétilleux.
Il rencontre enfin une femme :
« Qu’aurait fait Blanche,
si nous avions rencontré sa meilleure amie ? M’eut-elle quitté ? Ou
bien si, tout à coup une douleur l’eût empêchée de marcher ? Ou bien
encore si elle avait cassé une vitrine, ou déchiré sa jupe, ou bousculé un
passant. »
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