Une autre référence plus contemporaine aurait pu avoir
l’allure svelte de dessinatrices de magazines féminins, Margaux Motin
ou Pénélope Bagieux
mais c’est vers un plus vieux monde que nous sommes renvoyés ; le livre
date de 98.
Des pièces de boulevard, je n’en ai pas vu depuis fort
longtemps, il m’en reste cependant un tendre souvenir, réactivé par ce
catalogue des situations amoureuses en milieu bourgeois, avec « Jour de
France » du temps de Giscard : léger, factice, aimable et décati.
« Brigitte Bardot :
avec quelle viande nourrit-elle ses chiens, ou sont-ils au régime
végétarien? »
La grande famille avec bonne est élargie, cependant
familière avec mamie coquette qui se remarie à Las Vegas et une narratrice qui
consacre un chapitre entier aux défauts majeurs de son Homme dont un seul trait
aurait pu être rédhibitoire, avant une conclusion aussi caricaturale que les
scènes qui ont précédé, mais romantique.
La fille ainée se remarie avec grands tralalas, sans
s’occuper de rien et le petit fils Attila est amoureux de sa maîtresse :
le coup d’œil sur les amours dans ces années enfuies est panoramique et ne
manque pas de pittoresque.
Une des relations d’une de ses filles : « expliqua un jour, en riant, qu'il
gagnait sa vie, dans les moments difficiles, en écrivant.
- Vous écrivez quoi?
avez-vous demandé, intéressée.
- Une lettre à mon
père. »
Cette comédie m’a lassé parfois tout au long de ses 230
pages, mais elle révèle peut être plus de vérités que bien d’autres
tentatives plus tortueuses de descriptions des relations sociales. « Qui veut un cheval sans défaut
doit aller à pied »
Sous le burlesque, les arrangements avec la réalité sont
nécessaires, le ridicule masquant des solitudes tragiques.
« - Nos gamins
ne nous écoutent pas.
- Remarque, on
n’écoutait pas non plus nos parents.
- Oui, mais ils
étaient cons !
- Peut être que nos
enfants nous trouvent connes.
- Tu
crois ? »
« Qui veut un cheval sans défaut doit
aller à pied »
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